Paris 2024 a présenté son programme pour les JO devant 2000 spectateurs, mercredi à la Philharmonie. Le slogan choisi pour la campagne : La force d’un rêve. Voici le discours intégral de Tony Estanguet, co-président du Comité de candidature avec Bernard Lapasset.
Bonjour à tous,
Je suis très heureux d’être parmi vous, très ému même.
Depuis quelques semaines que je préside le comité de candidature avec Bernard Lapasset, je mesure pleinement le poids de notre responsabilité, ramener les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris… en France… en 2024.
Car les Jeux ont quelque chose d’unique, quelque chose qui dépasse très largement le sport. Ils ont une forme de magnétisme ; ils fascinent, ils attirent, ils font rêver, ils font vibrer !
Pour moi, l’Olympisme a toujours été à la fois une évidence et un mystère – et c’est de l’alchimie entre cette évidence et ce mystère que naît tous les quatre ans la magie des Jeux.
Cette magie, chacun l’a ressentie – du spectateur qui allume sa télévision au sportif qui se retrouve seul face à lui-même après des années de préparation – de l’enfant qui découvre un sport inconnu au retraité qui vibre pour la discipline qu’il a toujours aimée – de celui qui vit loin du sport à celui qui vit le sport.
Cette magie, comme vous, je l’ai ressentie, et je voulais partager avec vous trois instants à la fois très personnels et universels.
J’ai 14 ans et je suis à Barcelone avec ma famille pour assister à mes premiers Jeux. En voyant nager Popov, en voyant courir Marie-Jo, je suis fasciné par le mélange de grâce, de force, de décontraction et de concentration, qui se dégage de chacun de leurs mouvements – je ressens ce que leur excellence doit au travail et en même temps à quel point elle semble naturelle. Et cette excellence devient, sans même que je m’en rende compte, un rêve et un horizon.
A Barcelone, je découvre également l’atmosphère des Jeux. Dans les rues, dans les stades, c’est l’esprit olympique que je respire – avec à la fois un sentiment d’appartenance très fort à son pays et une impression de très grande proximité avec les nations du monde entier. Cette atmosphère, je me promets d’y goûter encore et encore et elle devient elle aussi un rêve et un horizon.
J’ai 22 ans et je suis dans le stade olympique de Sydney, nous sommes le 15 septembre 2000, pendant la cérémonie d’ouverture. Je viens de me qualifier pour mes premiers Jeux et j’arrive en Australie avec des rêves de médaille plein la tête. Je me croyais préparé, et lorsque j’entre dans ce stade, je suis frappé de plein fouet par la puissance de l’Olympisme.
L’Olympisme, pour moi c’était la quête de médailles, mais ce soir-là, je me rends compte que ce mot signifie bien plus.
Ce soir-là, je comprends que l’Olympisme, c’est l’extraordinaire soutien de tout un peuple rassemblé derrière ses athlètes au moment où Cathy Freeman allume la flamme olympique.
Ce soir-là, je comprends que l’Olympisme, c’est la ferveur et l’incroyable énergie de tout un stade pour célébrer les délégations de plus de 200 pays qui défilent côte à côte, unis, malgré les tensions, les conflits entre certaines, malgré les différences. Ce soir-là, je comprends que les Jeux sont universels.
Ce soir-là, je comprends que l’Olympisme, c’est l’harmonie, la solidarité et le respect qui règnent entre athlètes de tous les pays, de toutes les cultures, de toutes les religions. Un endroit unique au monde où le mot fraternité prend tout son sens.
Cette ambiance extraordinaire agit comme un déclic en moi. Elle me donne la force et le supplément d’âme pour devenir, trois jours plus tard, champion olympique.
J’ai 34 ans et je suis dans le bassin olympique de Londres à 30 secondes du départ de la finale. Je sais que je me suis préparé comme jamais et en même temps, je sens à quel point tout est ouvert. Je sais que je suis seul et en même temps, je me sens soutenu. Je sais que tout cela est bien réel et pourtant je sens que je vis un rêve – mon rêve qui a su être plus fort que le doute, plus fort que la lassitude, plus fort que l’échec, celui de Pékin, où l’excès de confiance avait pris le dessus sur l’humilité et l’équilibre nécessaires à la réussite. Ce rêve, je me promets de ne jamais l’abandonner – même après la course, même après les Jeux, même après ma carrière.
Le rêve est un formidable moteur, une source d’énergie inépuisable. Le rêve a une force extraordinaire.
C’est cette force qui m’a accompagné d’un rêve d’enfant, celui de faire comme les grands, comme mon père et mes frères, à un rêve de médaille et d’excellence. Et c’est cette force qui, aujourd’hui, a transformé mon rêve de médaille en rêve d’Olympisme. Un nouveau rêve qui a mes yeux, a un sens particulier car c’est un rêve de partage, un rêve collectif que nous allons nourrir et faire grandir tous ensemble.
Ce nouveau rêve, c’est bien sûr celui de Paris 2024.
Pour Paris2024, nous avons des ambitions, nous avons une vision.
L’ambition de célébrer des Jeux uniques, mais surtout des Jeux pour tous !
Célébrer les Jeux à Paris, c’est donner la chance à chaque Français et notamment à notre jeunesse, la génération 2024, de vivre ses propres instants de magie, de vibrer, de se laisser envahir par une énergie positive… de se laisser déborder par les émotions et la passion.
Imaginez les plus grands champions se dépasser au pied de la Tour Eiffel, devant les Invalides, au Grand Palais, à Versailles, et tous nous inspirer.
Imaginez l’Olympisme sortir des stades pour s’offrir à tous, sur les berges de Seine, devant les plus beaux monuments parisiens et permettre à chacun de s’initier au sport, d’échanger avec les plus grands champions et de vivre les épreuves en direct. Imaginez le sport au cœur de la ville.
A Paris, l’Olympisme ira à la rencontre de tous et les Français iront à la rencontre du monde.
Avec Paris2024, nous portons également l’ambition de laisser un héritage, de transformer durablement le quotidien des gens.
D’abord, en voyant Paris en grand.
Paris 2024, c’est aussi l’envie de partager la force de notre rêve avec la Seine-Saint Denis, le département le plus jeune et cosmopolite de France.
C’est ce qui nous a animés au moment de choisir notre village olympique et paralympique et certains sites de compétitions. Paris 2024, c’est un projet pour changer un territoire qui ne demande qu’à libérer son talent et son énergie.
Réunir Paris et sa banlieue, réunir Paris et Marseille, réunir toute la France derrière un projet commun, une ambition collective, c’est ça Paris2024.
Rassembler ce que la France a de mieux et se mettre en mouvement – ensemble – c’est ça Paris2024.
Mais transformer durablement le quotidien des gens, c’est aller encore plus loin, c’est mettre l’Olympisme, le sport et ses valeurs, au cœur de la société, au cœur du quotidien des Français, et du monde entier même.
Pourquoi ? Parce que les valeurs de l’Olympisme sont les valeurs de la vie : c’est à la fois croire en ses rêves les plus fous, tout mettre en œuvre pour y parvenir, échouer, se relever, échouer et se relever encore, et toujours avancer avec humilité et respect, en restant fidèle à ce que l’on est.
Ces valeurs sont également une invitation à l’ouverture, au partage et à la solidarité. Ce sont toutes ces valeurs que nous voulons transmettre à notre jeunesse.
Le sport est une chance. Il a un pouvoir, il aime la vie. Il apporte des bienfaits pour notre santé, ses valeurs nous inspirent et unissent la société. Oui le sport est une réelle opportunité. Avec Paris2024 nous la saisirons pleinement.
Faire entrer les valeurs olympiques dans les programmes scolaires, permettre à chaque Français d’avoir accès au sport, mettre le sport dans la ville, développer le sport santé, l’engagement citoyen, tous ces objectifs guideront notre candidature.
Avec Paris2024 nous déclinerons l’Olympisme au quotidien, l’Olympisme partout, l’Olympisme pour tous.
Vous l’aurez compris, Paris 2024 est un rêve ambitieux, un peu fou même.
Les percussionnistes commencent à jouer tout doucement
Mais la force d’un rêve, c’est de transcender, de mobiliser le meilleur de soi-même pour accomplir des choses extraordinaires.
La force d’un rêve, c’est de croire en ce que nous faisons mais aussi en ce que nous sommes.
La force de notre rêve, c’est que nous rêvons tous ensemble.
Ensemble, nous allons battre la mesure, donner le rythme et surtout ne jamais le perdre,
Ensemble, nous allons composer une harmonie qui va nous rassembler et qui va nous ressembler.
Les percussions se font de plus en plus entendre… comme un cœur qui bat.
Paris 2024, est une opportunité unique de faire battre les cœurs de la France et du monde entier… d’insuffler de l’énergie, de ressentir de l’exaltation.
Nous allons nous engager avec le corps, avec l’esprit, avec le cœur pour nous dépasser et offrir le meilleur de Paris, le meilleur de la France.
Nous allons oser ! Nous n’aurons pas peur de surprendre, de faire preuve d’audace et de créativité pour organiser à Paris, là où Pierre de Coubertin a imaginé un monde uni par le sport, des Jeux qui marqueront l’histoire.
Nous allons nous appuyer sur l’immense potentiel du sport pour mobiliser, innover, construire, faire naître des rêves et aider à les atteindre.
Ensemble, nous pouvons être 67 millions à monter sur la 1ière marche du podium et à goûter à l’or olympique.
Le rythme des percussions s’accélère
Ensemble,
Nous serons des partenaires… ceux qui tendent la main et poussent à devenir meilleur.
Nous serons des supporters… ceux que la magie des Jeux fait vibrer.
Nous serons des athlètes…ceux qui accomplissent les plus grands exploits.
Nous serons la jeunesse… celle qui grandira avec nous.
Nous serons une énergie … celle qui qui fera la différence.
Nous serons une force… celle qui nous fera gagner !
Nous serons tout cela et bien plus encore, nous serons ce rêve.
Soyons persuadés que notre rêve, c’est notre force. Et que notre force, c’est notre rêve.