Le dossier de candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques de 2024 se heurte sur un contre-temps inattendu. Celui de la date d’officialisation de la candidature !
Tout le monde sait que Paris sera candidate à l’organisation des Jeux olympiques en 2024, mais la date officielle de déclaration reste une inconnue. A la suite d’une rencontre avec le Comité international olympique (CIO) à Lausanne (Suisse), les responsables de l’Association Ambition Olympique, comité de pré-candidature de Paris aux JO 2024, ont été pressés par le CIO de se déclarer officiellement. On a parlé de quantité de sujets, depuis les constats et leur impression sur les échecs français antérieurs jusqu’aux détails de la communication de la future candidature, a précisé Bernard Lapasset, patron de la pré-candidature. On sent qu’il y a une reconnaissance du travail accompli. Le CIO apprécie que l’on soit dans une configuration avancée, notamment sur le soutien des autorités publiques au projet et sur la réaffirmation de la suprématie des sportifs dans la conduite de la candidature.
Deux dates se dégagent pour sortir de cette zone d’ombre : le 23 juin ou le 14 juillet. Ancien ministre des Sports, membre du CIO, Guy Drut milite pour le 23 juin, date de la journée olympique célébrée au plan mondial. Un signe d’allégeance en quelque sorte au mouvement olympique. En revanche, selon Guy Drut, la date du 14 juillet nous ferait retomber dans nos travers passés. L’arrogance, notamment.
Mais que ce soit le 23 juin, le 14 juin, ou à une troisième date surprise, la mise en route poussive de Paris 2024 étonne. A force de vouloir prendre son temps, de recueillir les avis de tout le monde, le dossier donne surtout l’impression de prendre du retard. Rome, Hambourg et Boston sont déjà dans la course. L’annonce de la candidature doit couronner un long processus, prêche Bernard Lapasset. Il faut d’abord recueillir l’adhésion des autorités, établir une gouvernance, dessiner un projet, avant de se dire candidat. On avait pourtant compris que tous ces conditions avaient été réunies. Ville, Région et Etat ont apporté leur soutien au projet. Lapasset a été logiquement intronisé patron de la future candidature assisté de Tony Estanguet, membre du CIO. Et le projet technique est aujourd’hui plus qu’une esquisse. A vouloir trop se faire désirer, Paris 2024 va finir par lasser avant de véritablement démarrer.
Pourquoi se rendre à Lausanne ?
Cette première réunion de travail est une innovation dans le calendrier traditionnel des candidatures olympiques, introduite avec les réformes de l’Agenda 2020 et la création d’une phase d’invitation par le CIO. Les villes désireuses de répondre sont conviées à Lausanne afin d’exposer leur vision et d’obtenir des clarifications ou des conseils auprès des différents directeurs du CIO. Si la démarche paraît évidente aujourd’hui, elle n’existait pas auparavant… C’est le premier geste important en la matière, qui montre l’engagement de la France entière et tout le travail accompli, estimait Bernard Lapasset avant la rencontre au CIO.