La flamme olympique est arrivée au Brésil. Dilma Rousseff était présente à Brasilia pour la cérémonie, mais sera-t-elle toujours au pouvoir lors de l’ouverture des Jeux de Rio ?
De Brasilia jusqu’au stade olympique de Rio, la flamme olympique va traverser au cours des trois prochains mois plus de 300 villes. Elle passera par des rituels indigènes, voguera à bord d’un canoë, fera du cheval, sera suspendue à un hélicoptère ou plus simplement portée à pied par l’un des 12.000 relayeurs, jusqu’à son arrivée le 5 août dans le mythique stade Maracana de Rio, ouvrant les premiers JO en terre sud-américaine.
L’arrivée de la flamme n’annonce pas encore la trêve comme dans l’Antiquité. Signe de la tension politique, les premiers relais ont été marqués par des pancartes exhibées par des manifestants. La crise économico-politique a totalement éclipsé la préparation des Jeux dans le pays pour l’instant. Une épidémie de zika, virus entraînant la malformation cérébrale de bébés quand il touche la mère enceinte, et des hausses de dengue, de H1N1 et de chikungunya, ont également assombri l’horizon olympique.
C’est Fabiana, capitaine de l’équipe du Brésil féminine de volley double championne olympique en titre, qui a été sa première relayeuse. Dilma Rousseff a allumé la torche avec le feu provenant du site antique grec d’Olympie. Nous traversons une période très difficile, vraiment critique de l’histoire du pays et de l’histoire de la démocratie mais le Brésil saura offrir le meilleur accueil aux athlètes et aux visiteurs étrangers, a-t-elle affirmé. Mais elle risque d’être mise à l’écart du pouvoir d’ici les Jeux, pendant 180 jours au plus, si le Sénat brésilien le décide à la majorité simple, dans le cadre d’une procédure en destitution. En cas de mise à l’écart, elle serait remplacée par son vice-président, Michel Temer, leader du premier parti du pays, le PMDB (centre), qui faisait partie jusqu’en mars de la coalition gouvernementale. Mme Rousseff l’a traité de «traître» et principal conspirateur du «coup d’Etat» parlementaire dont elle se dit la victime. Vite une trêve !