Un an après son titre olympique à Rio, Teddy Riner part à la conquête d’un neuvième sacre aux Mondiaux-2017, qui débutent lundi à Budapest.
Il y a deux ans à Astana, le poids lourd est devenu le judoka le plus titré de l’histoire des Championnats du monde, hommes et femmes confondus, en s’offrant sa huitième médaille d’or mondiale (sept consécutives en +100 kg depuis 2007, une en toutes catégories en 2008). Une neuvième, au début de l’olympiade qui doit le mener jusqu’aux Jeux de Tokyo en 2020, grandirait encore sa légende.
Preuve de la domination sans partage de Riner (28 ans) : quasiment sept ans se sont écoulés depuis sa dernière défaite. Un revers infligé le 13 septembre 2010 par le Japonais Kamikawa Daiki en finale des Mondiaux toutes catégories. Depuis, le colosse (2,02 m, 140 kg) natif de Guadeloupe est invaincu : il reste sur une série de 128 combats gagnés. Du jamais-vu. Après son deuxième sacre olympique mi-août 2016, Riner s’est accordé une longue pause, jusqu’en janvier. Ce qui lui a valu d’atteindre sur la balance « des sommets inégalés » comme il l’avait alors esquissé pudiquement. Des pépins physiques – tibia douloureux en mai puis coude récalcitrant en juin – l’ont ensuite empêché de renouer avec la compétition au printemps comme il l’avait envisagé.
C’est donc sans avoir combattu de la saison – mais allégé de 25 kg – qu’il aborde le rendez-vous hongrois. Pas de quoi inquiéter son entraîneur, Franck Chambily. « Après (les Jeux de) Londres, il avait déjà fait très peu de compétitions avant les Mondiaux-2013, seulement les Championnats d’Europe (où il avait été titré, ndlr) », rappelle Chambily. « Il a très bien géré son problème de surpoids. Il est à son poids de forme, 140 kg, là où il a tous ses repères. »
Rendez-vous samedi pour la locomotive du judo tricolore. En attendant l’entrée en lice de son chef de file, c’est une équipe de France ambitieuse qui s’apprête à monter sur les tatamis hongrois. Aux Mondiaux 2015, les Bleus avaient récolté six médailles, dont deux en or (Riner et Emane) et s’étaient classés deuxième meilleure nation derrière le Japon – une habitude à laquelle ils ne dérogent pas depuis 2010. Aux JO 2016, ils en avaient décroché cinq, dont deux titres (Riner et Andéol).
Avant Riner, les espoirs reposeront surtout sur l’équipe féminine. Avec la championne olympique en titre Emilie Andéol (+78 kg), les vice-championnes olympiques 2016 Clarisse Agbegnenou (-63 kg) et Audrey Tcheuméo (-78 kg), ou encore la championne d’Europe 2017 Priscilla Gneto (-57 kg), elle a très fière allure. Toutes sont capables d’obtenir une médaille. C’est moins homogène chez les messieurs puisque quatre des neuf sélectionnés sont des nouveaux venus (Revol, Le Blouch, Axus, Ndiaye). Ça n’empêche pas de rêver d’une fin en apothéose, dimanche, lors de la nouvelle épreuve par équipes mixtes (trois catégories messieurs comme dames), qui fera son entrée au programme olympique en 2020.