A lui seul, Florent Manaudou a sauvé l’équipe de France du naufrage avec ses quatre médailles d’or. Mais le nouveau héro de la natation française ne suffit pas à masquer un bilan inquiétant.
Après le zéro de samedi, le seul de la compétition, l’équipe de France a glané deux médailles dimanche pour la dernière journée : de l’or avec l’inévitable Florent Manaudou sur le 50m nage libre et de l’argent avec le relais 4x100m 4 nages. La France termine 5e nation avec 10 médailles (dont 4 en or). Loin de la moisson historique de 21 médailles (8 en or) de 2010 à Budapest avec pourtant une dizaine de nageurs en moins qu’à Berlin. A mi-olympiade, le constant est inquiétant : seul un nageur, Florent Manaudou, est au firmament, 2 autres (Yannick Agnel et Jérémy Stravius), ont été en grande difficulté et personne parmi la jeune génération n’a montré le bout de son nez. Il y a des choses qui se passent à l’intérieur de l’équipe de France. Peut-être que ce ne sera plus 21 (médailles) mais peut-être qu’à Rio (JO 2016) ce sera encore ce qu’on a vécu à Londres (JO 2012). Peut-être pas, a commenté l’entraîneur en chef de l’équipe de France, Romain Barnier. On a une tache difficile parce qu’on a élevé une barre tellement haute par rapport à notre natation. Il ne faut pas grand chose pour réussir, il faut 2, 3 grands champions qui gagnent la médaille d’or et on est tout de suite bien placé dans le classement. Et ce n’est pas forcément une mauvaise chose de ne pas performer à cette compétition, s’est-il défendu.
43 nageurs contre 23 pour la Grande-Bretagne
Avec un contingent énorme et inédit de 43 nageurs, la France n’a pas fait mieux que 10 médailles, dont 3 directement dues à un seul homme : Manaudou, également sacré sur le relais 4×100 m. La Grande-Bretagne, venue elle avec 23 nageurs, a récolté 24 médailles (dont 9 en or) pour finir 1re nation. Les Bleus n’ont pris part qu’à 15 finales individuelles sur 34 possibles (11 chez les garçons et 4 chez les filles). Pas de quoi s’alarmer pour Barnier, qui mise sur ses champions pour faire briller la France. Mais à Berlin, deux d’entre eux étaient dans la souffrance (Agnel et Stravius), et deux autres absents (Camille Lacourt blessé, Camille Muffat retraitée soudaine).
Ou sont les femmes ?
La natation féminine a toujours reposé sur une seule nageuse. Roxanna Maracineanu dans les années 90, puis Laure Manaudou et ensuite Camille Muffat. Mais Muffat retraitée, il ne restait que Charlotte Bonnet pour assurer la relève. La nageuse de 19 ans n’a pas supporté la pression de cette attente, elle a terminé 7e de sa distance fétiche (200 m libre). Ana Santamans est créditée du meilleur résultat avec la 4e place sur 50 m libre.