La rédaction de Sport.fr a eu le privilège de tester pendant une journée entière, sur circuit puis sur les routes de la magnifique île de Majorque, le dernier né de la marque BRP, le Can-AM Spyder F3. Un joli monstre musclé de trois roues, au look ravageur, capable d’avaler le bitume à plus de 180 km/h. Une «moto» agressive, généreuse en sensations fortes, ne nécessitant pas l’obtention du permis A en France. Focus.
Premier contact. La bête est dévoilée le 9 mars au soir dans une succursale de l’Hôtel Hilton de Palma de Majorque. Elle fait son petit effet. Elle est imposante et agressive. Côté design, rien à redire. Les ingénieurs ont fait le job. Le Can-Am Spyder F3 affiche une allure musclée… presque féline. La séduction opère dès le premier coup d’oeil. La calandre et les optiques audacieuses y sont pour beaucoup.
Premières sensations au guidon. Nous prendrons les commandes du Spyder F3 dès le lendemain matin, au circuit de Palma de Majorque. Une «prise en mains obligatoire, mais aisée» selon les responsables de la marque avant d’être lâchés sur la route.
La position basse, façon «Custom», pieds en avant, bras écartés, laisse présager une conduite décontractée. Le système UFit développé par la marque permet par ailleurs un réglage «sur mesure de la position des repose-pieds et des guidons». La promesse de Can-Am est tenue. Le confort est indéniable.
Démarrage. Le vrombissement du 3-cylindres en ligne Rotax de 1330cc développant 115 CV, agrémenté du pot Akrapovic, est plutôt viril. Le F3 propose un choix de transmission manuelle ou semi-automatique pour sa boîte 6 rapports avec marche arrière. La machine s’apprivoise en quelques minutes, que vous soyez ou non motard. Car faut-il le rappeler, le Can-Am est accessible à tous. Dans la plupart des pays européens, un permis automobile valide est suffisant pour conduire un Can Am Spyder. En France, un permis auto (B) plus une formation de sept heures sont néanmoins requis pour conduire un roadster Can-Am Spyder.
Un engin plutôt maniable
Le Spyder F3 se caractérise par une géométrie en Y et un système électronique de stabilité breveté, conçu conjointement avec Bosch. En plus du centre de gravité bas et de la position de conduite décontractée, le conducteur profite donc d’une maîtrise et d’une maniabilité hors pair lui donnant toute la liberté d’apprécier la route. La direction assistée dynamique (DPS), à commande électronique, offre différents niveaux d’assistance. Le système est asservi à la vitesse et prend en compte des paramètres tels que l’angle de braquage et le niveau d’accélération.
Dès les premiers tours de piste, force est de constater que la position «Jambes vers l’avant» permettent de pousser et de compenser les forces latérales, rendant la machine très agréable à conduire. Le centre de gravité bas réduit par ailleurs la perception de «balancement».
Malgré un châssis lourd (un peu moins de 400 kilos), le Spyder F3 affiche de belles accélérations. Les 100 km/h sont atteints en quelques secondes et le système d’anti-patinage à l’accélération, couplé à un contrôle de stabilité et à un freinage ABS, rendent le Spyder extrêmement sûr.
La force du Spyder F3: son couple
Nous quittons les pistes du circuit de Palma de Majorque sous un soleil radieux pour filer sur le réseau routier et emprunter des chemins de montagne… Premier constat : la meute enragée ne passe pas inaperçue. Les têtes se tournent, les sourires s’affichent, les conducteurs ralentissent pour mieux apprécier le spectacle mécanique qui s’offre à eux.
Nous traversons quelques villages et atteignons rapidement les routes sinueuses du Nord de l’île. L’occasion de découvrir que le moteur Rotax 1330 ACE™ du Spyder F3 propose une impressionnante combinaison de couple et de puissance. Pour autant la consommation reste raisonnable. Entre 8 et 9 litres pour 100 km à l’heure, en poussant les gaz bien à fond. Un mode économique est par ailleurs disponible sur le Can-AM et permet de contrôler au mieux sa consommation. Autonomie annoncée : jusqu’à 406 kilomètres à 100 km/h avec un plein d’essence.
Les inconvénients de l’automobile
Après un bon road trip de plusieurs heures, nous nous dirigeons vers le centre-ville de Palma pour évaluer un usage urbain du Spyder. Sans surprise, nous déplorons l’impossibilité évidente, au regard de l’encombrement de la «moto», de nous faufiler dans les bouchons. Reste que le Spyder attire toujours autant les regards et que nous profitons des ralentissements des curieux pour nous insérer dans la circulation en jouant allègrement avec la poignée des gaz.
Mais achète-t-on véritablement un Can-AM Spyder F3 à 18 999 euros pour échapper aux bouchons ? Certainement pas… Le Spyder s’apprécie pour son look, son design avant-gardiste, ses accélérations généreuses et le plaisir qu’il procure sur des routes dégagées. Pour la flambe aussi… Avouons-le, c’est plutôt plaisant de «cruiser» fièrement au guidon d’un Can-AM Spyder F3, looké de cuir, lunettes de soleil vissées sur le nez, sourire au vent ! Un côté Easy Rider qui va bien !
Plus sérieusement, le Can-AM Spyder F3 sera le compagnon idéal des amateurs de longs périples autoroutiers. Il fera également le bonheur des collectionneurs amateurs de beaux objets mécaniques.
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Remerciements à toute l’équipe de BRP ainsi qu’à l’Agence L’Ecurie, et plus particulièrement à Anik Labreigne pour sa patience et sa bonne humeur permanente.