La France retrouve l’Allemagne, championne d’Europe en titre, en demi-finale des Jeux olympiques de Rio. Une vieille connaissance qui est à l’origine de la domination du handball français.
C’est une finale avant la lettre qui ravive pour beaucoup un mauvais souvenir. En demi-finale des Championnats du monde 2007, à Cologne, un but est injustement refusé à Michaël Guigou en fin de prolongation. Dans une ambiance de feu, l’ailier gauche avait intercepté le ballon dans les vingt dernières secondes du temps supplémentaire et réussi à tromper le gardien Henning Fritz. 32-32 et direction les tirs au but. Non, car les deux arbitres suédois de la rencontre avaient invalidé le but pour revenir à une faute préalable commise sur… les Français !
Après s’être perdus de vue pendant plusieurs années, les handballeurs français et allemands ont droit à des retrouvailles de haut niveau. Les deux équipes ne se sont plus croisées depuis plus de trois ans (défaite des Bleus 30-32 en phase de poules du Mondial 2013, ndlr) et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette défaite mythique. On ne fera pas référence à ce match-là. Il y a peu de joueurs qui l’ont vécu, prévient d’ailleurs le sélectionneur. L’effectif allemand n’a plus rien à voir avec celui de 2007. Côté français, cinq joueurs seulement ont vécu ce traumatisme mais pas n’importe lesquels : Nikola Karabatic, Thierry Omeyer, Luc Abalo, Daniel Narcisse et Michaël Guigou.
Après la controversée victoire allemande (32-31), Claude Onesta parlera d’injustice. L’Allemagne remportera le tournoi. Les Français, eux, termineront à la plus mauvaise place (4e). Ce sera un acte fondateur pour l’équipe de France. Faute d’avoir de l’influence sur les arbitres et les éléments extérieurs, explique Onesta, on s’est dit ce jour-là que la seule solution pour ne plus subir les éléments négatifs était de maîtriser tous les paramètres du jeu. On connaît la suite. La France va tout écraser sur son passage : championne olympique à Pékin (2008) et à Londres (2012), championne du monde en Croatie (2009), en Suède (2011) et au Qatar (2015), championne d’Europe en Autriche (2010) et au Danemark (2014).