Les Mondiaux de handball débutent ce jeudi au Qatar. La France, championne d’Europe en titre, tentera de conquérir le cinquième titre de championne du monde de son histoire.
Il y a vingt ans, les Barjots ramenaient le premier titre mondial de la France et initiaient deux décennies folles, remplies de succès quasi-ininterrompus. Depuis, trois autres titres mondiaux (2001, 2009, 2011) sont venus s’ajouter, ainsi que deux titres olympiques (2008, 2012) et trois titres européens (2006, 2010, 2014), pour façonner un palmarès sans équivalent. Les Bleus se verraient bien fêter ce vingtième anniversaire par un cinquième titre mondial, qui les placerait seuls sur leur piédestal. La Roumanie (1961, 1964, 1970, 1974) et la Suède (1954, 1958, 1990, 1999) sont aussi à quatre titres. Les Suédois sont présents au Qatar et peuvent aussi rêver d’écrire l’histoire. Mais ils sont un ton ou deux en-dessous des Français. La Roumanie n’est, elle, pas qualifiée. S’ils décrochent l’or, les Bleus seront à nouveau en possession des titres olympique, mondial et européen, une trilogie qu’ils ont déjà réussie une fois, en 2008, 2009 et 2010.
Ce Mondial se double d’un autre enjeu majeur : les JO-2016. Seul le champion du monde sera directement qualifié, mais il faudra finir dans les sept premiers pour ne pas trop se compliquer la tâche en vue de la qualification pour Rio. Une élimination en huitièmes nous mettrait dans une situation délicate, résume le sélectionneur Claude Onesta. Une telle contre performance n’est pas pensable. Car hormis Luc Abalo il n’y a aucun grand absent à déplorer. Seul un doute subsiste quant à la participation de Daniel Narcisse, qui a été ménagé durant la préparation. Le forfait d’Abalo est du reste compensé par le retour de Xavier Barachet, absent à l’Euro-2014 et étincelant en préparation.
L’Allemagne repêchée… et dangereuse
La France, qui débutera vendredi (19h00) contre la République tchèque, aura pour principaux adversaires en poule les deux derniers finalistes olympiques, l’Islande (2008) et la Suède (2012). L’Islande ne s’est pas qualifiée sur le terrain, mais a bénéficié avec l’Arabie saoudite d’une invitation de la Fédération internationale (IHF), après le retrait, pour raisons politiques, de Bahreïn et des Emirats arabes unis. Par un tour de passe-passe, l’IHF est aussi parvenue à remplacer l’Australie par l’Allemagne, qui n’était pas non plus qualifiée. Ce choix a provoqué quelques remous. La conséquence de tout ceci est que le tableau est désormais très déséquilibré, les groupes C (celui de la France) et surtout D étant beaucoup plus relevés que les poules A et B. La France aura donc un huitième très délicat à négocier, normalement contre l’Allemagne, la Pologne, la Russie ou le Danemark, l’un des autres grands candidats au titre avec l’Espagne et la Croatie.
Le Qatar, qui a fait du sport l’un des axes majeurs de sa diplomatie et pour qui ce Mondial est un premier grand défi, aura aussi des ambitions sur le terrain, avec une équipe assez largement composée de joueurs d’origine étrangère.