A seulement 22 ans, Jordan Spieth a pris le pouvoir sur les parcours de golf du monde entier, désertés par l’ancien N.1 mondial Tiger Woods, trahi par son dos et en plein doute sur son avenir.
Après trois saisons sur le circuit professionnel où il s’est fait, sans bruit, un nom, Jordan Spieth a marqué l’année 2015 au fer rouge: il a fait main basse sur cinq trophées en 2015, décroché quelques records de précocité et amassé plus de vingt-deux millions de dollars en gains, du jamais-vu en une année… Le Texan a dominé deux des quatre tournois majeurs de l’année, le Masters d’Augusta et l’US Open, avant de passer à côté –au regard de sa phénoménale saison 2015– du British Open (4e) et de finir en beauté avec la 2e place du Championnat PGA.
Plus fort que McIlroy
La nouvelle coqueluche du sport américain et des annonceurs, a logiquement fini l’année à la première place mondiale: à entendre les observateurs, ce n’est que le début de l’ère Spieth. Il a tout pour durer: un physique de jeune premier, du sang-froid et les pieds sur terre grâce notamment à sa soeur Ellie, une adolescente autiste. Spieth a aussi des rivaux pour briller: son ébouriffant duel avec Jason Day lors du Championnat PGA, que l’Australien a fini par remporter, a tenu en haleine pendant quatre jours la planète golf. Les deux joueurs ont pris tour à tour les commandes du classement mondial, abandonnées par Rory McIlroy. A 26 ans, le Nord-Irlandais, dont la saison a été perturbée par une blessure à la cheville gauche survenue en jouant au football, ne devrait pas se contenter en 2016 du rôle de figurant, en arrière plan du choc attendu entre Spieth et Day.
Le Tigre ne rugit plus
Woods par contre n’a plus ni l’âge, ni le physique, ni la confiance pour se mêler à cette lutte entre jeunots. A bientôt 40 ans –il les aura le 30 décembre-, le joueur de golf le plus célèbre de la planète sort de deux saisons calamiteuses: en 2015, il affiche pour meilleur résultat sa 10e place au Wyndham Championship fin août, sa dernière apparition sur le circuit, et a fini l’année au 400e rang mondial. Pire encore, le Tigre ne sait toujours pas quand (si ?) il pourra reprendre la compétition en 2016. L’Américain, vainqueur de 14 titres du Grand Chelem, a été opéré trois fois du dos en dix-neuf mois, et commence à se faire à l’idée qu’il arrive en bout de course.