Souvent en Formule 1, les choses s’arrangent à la dernière seconde. L’avenir de Red Bull dans le championnat du monde semble toutefois incertain. L’écurie autrichienne ne parvient pas à dénicher un moteur pour 2016.
A prendre tout le monde de haut, Red Bull a fini par agacer dans les paddocks. L’écurie autrichienne ne sait toujours pas avec quel moteur elle reprendra la saison 2016. Si le géant de la boisson énergétique poursuit son engagement… Repartir avec Renault ? Cela semble exclu. Après quatre saisons de domination absolue ponctuées de huit titres mondiaux (pilotes et constructeurs) de 2010 à 2013, Red Bull Racing a dû apprendre à perdre et accuse son motoriste. Mais lorsque Daniel Ricciardo parvient à remporter trois Grands Prix, Renault n’y est pour rien, si l’on écoute l’écurie autrichienne. Et comme le constructeur français se rapproche d’une reprise d’écurie, la collaboration entre les deux parties est appelée à se terminer.
Si nous faisons quelque chose de différent de ce qui est prévu (ne plus être motoriste en F1, et donc ne plus fournir de moteurs à Red Bull, suite au rachat programmé de Lotus, ndlr), ça doit être bon pour Renault et servir l’intérêt de Renault comme acteur dans le sport. Mais honnêtement, quand vous voyez la façon dont nous avons été traités, ça sera très difficile de vendre à mon conseil d’administration et à mon comité exécutif quelque chose de différent de ce qui est prévu en ce moment, résume Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport F1, en écartant l’idée d’une éventuelle réconciliation.
Les responsables de Red Bull pensaient retrouver facilement un moteur performant pour 2016. A tort, car leurs principaux rivaux Ferrari et Mercedes n’ont aucune envie de fournir un très bon moteur à une si bonne écurie. Ils s’y sont pris trop tard, nous n’aurons pas le temps de leur fabriquer des moteurs 2016, a dit Maurizio Arrivabene, le Team Principal de Ferrari, dans le paddock de Sotchi. Suprême humiliation : Ferrari a choisi de fournir ses moteurs à la petite écurie Manor. On ne va quand même pas se tirer une balle dans le pied en leur fournissant notre moteur, a dit en privé un responsable de Mercedes-AMG. Autre facteur aggravant, le paddock a de la mémoire, voire de la rancune. Quand il s’est agi de modifier les règlements pour atténuer la domination de Red Bull, relancer l’intérêt de la F1, limiter les coûts ou présenter un front uni des écuries face au promoteur historique Bernie Ecclestone, Red Bull Racing a toujours dit niet, ou fait bande à part. Une arrogance que les acteurs de la F1 renvoient aujourd’hui à la face de Red Bull. Perdre Red Bull serait une grosse perte pour la F1, car c’est une marque branchée (…) mais on a déjà vu des équipes partir et revenir en F1, résume Toto Wolff, aux commandes de Mercedes-AMG. Il y a quelques années, en l’espace de 18 mois, on a perdu Toyota, Honda et BMW. Si on n’arrive pas à les garder (Red Bull et sa filiale Toro Rosso, ndlr), ce ne sera pas idéal, mais la F1 survivra, ajoute Wolff.
L’option Honda n’est pas envisageable car le motoriste japonais a un contrat d’exclusivité avec McLaren. Quelle que soit la décision, elle devrait intervenir prochainement. Dietrich Mateschitz, le patron de l’entreprise de boissons énergétiques, a indiqué que tout serait réglé avant fin octobre.