Mediapart fait de nouvelles révélations sur nos chers footballeurs dans le cadre des Football Leaks. On apprend ainsi qu’Angel Di Maria et Javier Pastore perçoivent des rémunérations… au Panama et en Uruguay.
Au Panama, se trouve une obscure société du nom de Sunpex. C’est à travers elle qu’Angel Di Maria touche ses droits à l’image. Idem pour Javier Pastore qui s’est évadé du côté de l’Uruguay où il a caché pas moins d’1,9 millions d’euros, versés par Nike, entre 2013 et 2015 dans une coquille offshore, la société Klizery SA. Son agent, Marcel Simonian, le convainc en 2009, lorsqu’il signe son premier contrat en Italie, de vendre ses droits à l’image, jusqu’en 2020, à la société Klizery. Mais pour ne pas alerter les autorités fiscales, Pastore signe en 2010 un autre contrat avec Orel, une société néerlandaise cette fois, qui va en fait servir de transit pour l’argent que ses sponsors lui versent. Orel reverse ensuite 94% de la somme à la société uruguayenne.
Concernant Di Maria, Mediapart donne un exemple. En 2014, lorsque le joueur est sollicité par la société TSA (qui vend des boissons énergisantes en Asie) pour un contrat de sponsoring portant sur 150.000 euros, il exige que l’argent soit versé sur le compte de sa société Sunpex, enregistrée au Panama, sans que son nom n’apparaisse. Doyen Sports, fonds d’investissements qui s’occupe de la carrière des joueurs et a joué les intermédiaires dans cette affaire, écrit dans un email à TSA, cité par Mediapart: Di Maria ne veut pas que son nom apparaisse pour des raisons fiscales. Lorsque Di Maria est transféré du Real Madrid à Manchester United en 2014, le club anglais a versé deux millions d’euros à une société, Kunse, enregistrée à Amsterdam cette fois, qui en a reversé 1,85 million à une entité (Paros Limited) immatriculée aux Iles vierges britanniques, un paradis fiscal des Antilles. Un processus similaire est observé un an plus tard lors du transfert du joueur au Paris SG. Sauf que cette fois, c’est Gestifute (l’entreprise du super agent Jorge Mendes), qui reversera 50% de la commission payée par le PSG à Kunse, avance Mediapart. Sollicité par l’EIC, le PSG a répondu: Le club a rémunéré, aux lieu et place du joueur, la société Gestifute International, représentée par Jorge Mendes (…), mais n’a pas connaissance de la répartition de cette rémunération entre Gestifute et les autres agents intervenus pour le compte du joueur.
L’Argentine connection
Le système permettant cette évasion fiscale est pratiqué par cinq agents argentins, selon l’EIC : Hernan Berman, Jorge Prat-Gay (frère d’Alfonso Prat-Gay, actuel ministre argentin des Finances), Eugenio Lopez (l’agent argentin de Di Maria), Marcelo Simonian (celui de Pastore) et Jorge Cyterszpileren, le premier agent de Diego Maradona. Ce cartel d’agents argentins n’hésite pas à truquer des matches en Amérique du Sud ou influer pour faire sélectionner des joueurs dans l’équipe nationale d’Argentine simplement pour faire grimper leur valeur, souligne Mediapart.
Les documents Football Leaks révèlent qu’un certain Carlos Rivera se tient derrière tous ces montages financiers. Co-propriétaire du groupe financier Grupo Alhec, il était vice-président de la chambre argentine des agents de change.