Lionel Messi, qui comparaissait devant la justice espagnole pour fraude fiscale, a été acquitté. Son père Jorge risque en revanche jusqu’à 18 mois de prison.
La star du FC Barcelone était accusé d’avoir dissimulé la somme de 4,16 millions d’euros au fisc espagnol. Absent des deux premiers jours de son procès, ouvert mardi, pour une blessure au dos, le quintuple Ballon d’Or s’était présenté jeudi pour éclairer la justice sur son rôle précis dans les mécanismes qui lui ont permis d’éviter le paiement de ces sommes au fisc. Son père Jorge Horacio Messi a également été également entendu.
Une société offshore au Bélize
A partir de 2005, sa famille a fondé une première société offshore au Belize, petit Etat d’Amérique centrale considéré à l’époque comme un paradis fiscal. La structure était destinée à encaisser les bénéfices tirés de l’utilisation de l’image de l’Argentin. Puis en 2007, cette société est remplacée par une autre compagnie fondée en Uruguay cette fois. Mercredi, devant le tribunal de Barcelone, l’avocat chargé de mettre en place ce mécanisme a expliqué qu’il s’agissait de maximiser la valeur, des gains du footballeur. Ce fiscaliste avait choisi l’Uruguay car les rendements des droits à l’image n’y étaient pas fiscalisés.
Le montage imaginé aurait permis à Lionel Messi d’éviter de verser plus de 4 millions d’euros d’impôts au fisc espagnol, correspondant à ses gains avec des compagnies comme Danone, Adidas ou Pepsi-Cola entre 2007 et 2009. Une évasion fiscale présumée qui lui a valu 21 contrôles fiscaux à partir de 2013 et une régularisation auprès du fisc espagnol qui a fait de l’Argentin le premier contribuable d’Espagne.
Messi affirme qu’il n’était au courant de rien
Sans contester les faits, ses avocats ont tenté depuis le début du procès mardi de démontrer qu’il ne gérait pas ses affaires, déléguant tout à son père, comme il l’affirme depuis le début. Sa défense a aussi assuré que son géniteur, installé dans leur ville natale de Rosario en Argentine était lui-même peu au fait des affaires et n’imaginait pas être dans l’illégalité. Mercredi, plusieurs témoins ont aussi assuré que Lionel Messi n’était pas tenu au courant.
Les conseils n’ont cependant pas été en mesure d’expliquer quel rôle exactement avaient joué deux autres sociétés évoquées dans le dossier, l’une britannique et l’autre suisse. Selon le parquet, il s’agissait uniquement de sociétés écrans visant à masquer la fraude. Ils n’ont pas non plus dit pourquoi Lionel Messi n’avait pas déclaré au fisc qu’il possédait 100 % d’une société en Uruguay.
Le joueur et son père ont déjà versé la somme qu’ils devaient au fisc plus les intérêts de retard, soit quelque 5 millions d’euros. Le procureur de décidé de ne rien requérir contre Lionel Messi, qui est désormais tiré d’affaire. Son père risque en revanche une peine de prison 18 mois.