L’ancien ballon d’or George Weah est devenu ce 22 janvier le 25e président du Liberia. Il a prêté serment dans le stade de Monrovia devant quelques 35 000 personnes et une dizaine de chefs d’Etat.
Retour sur son élection. Après des semaines d’attentes, l’élection présidentielle au Libéria a livré son verdict. George Weah, premier joueur africain désigné Ballon d’Or en 1995, est élu président à sa seconde tentative. Il prend en main les destinées d’un pays africain qui se relève mal de la guerre civile.
Le résultat final est sans appel : George Weah l’emporte face au vice-président sortant Joseph Boakai avec 61,5 % des voix. L’ancien joueur de football devient le 25e président du Liberia. L’ancien attaquant de Monaco, du PSG et de l’AC Milan notamment, va prendre la succession d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme à avoir été élue chef d’Etat en Afrique en 2005, lors de la première tentative infructueuse de « Mister George ». Pour un ancien footballeur, c’est aussi quasiment une première. Seul Ahmed Ben Bella avait été élu président de l’Algérie (septembre 1963- juin 1965) après avoir porté le maillot de l’Olympique de Marseille pour… un seul match en avril 1940. Sénateur depuis trois ans, Weah était candidat à la direction du pays pour la troisième fois, après avoir essuyé deux échecs.
A 51 ans, l’ex-footballeur devient aussi le premier président issu de la population autochtone du Liberia. Jusque-là, le pays avait toujours été dirigé par un représentant de la classe (aisée) des anciens esclaves noirs libérés revenus d’Amérique pour fonder au début du XIXe siècle cette colonie, la première d’Afrique à devenir une République indépendante en 1847. Star très populaire au Liberia, Weah s’est fait élire avec le soutien très large des quartiers pauvres dont il est lui-même issu : sa grand-mère l’a élevé dans un bidonville de la capitale, Monrovia. Mais le football ne fait pas tout. Après ses deux premières tentatives (d’abord pour la présidence, puis pour la vice-présidence), Weah a pris conscience qu’il devait progresser. Il est alors parti étudier aux Etats-Unis pour décrocher un diplôme en gestion et management. En 2014, il est élu sénateur de Monrovia. Il rentre dans des institutions, siège dans des commissions africaines. Bref, il efface la trace du Weah footballeur pour devenir Weah l’homme politique. Bien que loin des affaires du ballon rond, même si son fils Timothy évolue actuellement avec le PSG, Weah a appris à passer des compromis. Il a ainsi pris dans son équipe l’ex-femme du dictateur Charles Taylor. Son investiture est prévue le 22 janvier. Le premier, et l’unique, joueur africain vainqueur du Ballon d’Or (en 1995) se retrouve face à un défi immense pour relever son pays toujours meurtri par une guerre civile achevée il y a quatorze ans sur un terrible bilan de 250.000 morts, puis décimé en 2014-2015 par l’épidémie du virus Ebola (5.000 morts entre 2014 et 2015). Son programme : renforcer le système de soins et d’éducation (il promet des études gratuites jusqu’en terminale), relancer les sites miniers et moderniser les infrastructures afin de relancer le tourisme dans ce petit Etat anglophone de l’Afrique de l’Ouest (4,89 millions d’habitants).