Interrogé sur le rétablissement spectaculaire de David Luiz, l’entraîneur du Paris SG Laurent Blanc a déclaré qu’il n’y avait pas qu’une médecine. Pourtant, touché à la cuisse le 5 avril contre Marseille, le Brésilien devait initialement être absent un mois. Son retour mercredi face au FC Barcelone en Ligue des Champions, dix jours après sa blessure, suscite le débat.
Dix jours seulement après sa blessure, à la surprise générale, après un séjour de quelques jours dans une clinique de Saint-Pétersbourg (Russie), David Luiz était sur le terrain pour affronter le FC Barcelone. Sans grande réussite, mais ce retour express interroge. Il y a d’autres médecines et elles peuvent être efficaces. Il n’y a pas qu’une médecine, je l’ai vérifié moi-même lors de ma carrière, a répondu Laurent Blanc, après la défaire contre le club catalan (1-3). La petite phrase de l’entraîneur parisien renforce l’incrédulité devant cette médecine à deux vitesses.
Que sait-on exactement de la blessure contractée par David Luiz face à l’Olympique de Marseille ? Lorsqu’il quitte le terrain en grimaçant avec la main derrière sa cuisse gauche, le claquage semble tout indiqué. Ce qui sous-entend une indisponibilité de 4 semaines. Le club parisien ne communique pas sur la nature de cette blessure. Mais le 7 avril, en conférence de presse, Laurent Blanc déclare : Je confirme que l’on part sur une indisponibilité d’une dizaine de jours pour Thiago Motta et de quatre semaines pour David Luiz. La reprise du joueur brésilien était donc attendue début mai.
Mais dès mardi, le 14 avril, David Luiz était à l’entraînement et intégré au groupe retenu pour affronter Barcelone. La blessure de Thiago Silva (également à la cuisse gauche) a ensuite obligé Laurent Blanc à lancer David Luiz pour plus de 70 minutes. Après le match, les deux hommes ont expliqué qu’il était plutôt prévu qu’il joue 10 ou 20 minutes.
Pour se rétablir, le joueur est parti cinq jours à Saint-Pétersbourg (Russie), pour travailler avec un kiné brésilien, Eduardo Santos, membre du staff de l’équipe locale, le Zenit. La démarche interpelle, alors que le Paris SG a signé en novembre un contrat de partenariat avec Aspetar, l’hôpital du sport basé à Doha, au Qatar, et qui dispose d’installations ultra-modernes. Dirigé qui plus est par un ancien médecin du club parisien. D’après le médecin du PSG Eric Rolland, le joueur ne s’est pas soigné en Russie. Il y a fait sa rééducation, et avec quelqu’un qu’il connaissait bien, qu’il connaissait d’avant.
On ne connaît pas la nature du traitement suivi. Pour ce genre de blessure, il y a une méthode classique et d’autres qui permettent parfois une cicatrisation plus rapide, s’est contenté d’indiquer Laurent Blanc après la rencontre. Pour le docteur Jean-Pierre Mondenard, médecin du sport, on peut utiliser la méthode PRP : Plasma enrichi en plaquettes. Cela consiste à prélever du sang au joueur et à en extraire les plaquettes (…) On les réinjecte ensuite in situ c’est à dire uniquement à l’endroit de la blessure. Cela permet de colmater plus efficacement les vaisseaux hémorragés. Une méthode autorisée et qui n’est pas une pratique dopante. Les études ont montré que cela ne permettait pas d’améliorer la performance. On ne court pas plus vite ou ne saute pas plus haut avec la méthode PRP, explique-t-il à l’AFP. Mais le médecin s’interroge : J’ai du mal à imaginer par ailleurs que la méthode PRP ait réduit la durée de la blessure de David Luiz à 10 jours seulement. Si vous ne soignez que la lésion, vous permettez juste à un joueur de pouvoir regarder le match tranquillement chez lui dans son canapé, ajoute-t-il. Il faut aussi récupérer la proprioceptivité, c’est à dire la perception des mouvements et de l’espace (…) Or, pour retrouver pleinement ses repères, cela prend normalement là aussi quatre semaines au minimum. Concernant David Luiz, si la méthode employée est totalement légale, que le physiothérapeute la rende publique dans les 24 heures, pour le bien de tous. Vous imaginez les économies que pourrait en tirer la Sécurité sociale ?.