La Ligue des champions retrouvera Madrid quoi qu’il arrive ce soir à l’issue de la finale à Milan entre le Real et l’Atletico, remake de l’affiche de 2014. Palmarès, supporters, entraîneurs, style de jeu. Tout (ou presque) différencie les deux équipes.
L’accumulation de trophées contre la fierté d’être différent
Au petit jeu de comparaison du palmarès des deux formations, le match n’existe pas. Sur le plan international ou national, le Real Madrid écrase son voisin en affichant fièrement ses dix titres de champion d’Europe, quand l’ Atletico Madrid cultive avec passion son statut de loser magnifique.
Le club de l’establishment contre le club populaire
L’Atletico a toujours évolué à l’ombre du Real. Jamais les Colchoneros ne se lanceront dans une politique de stars et ne prétendront être le plus grand club du monde. L’Atletico est populaire, mais à sa façon. En dépit d’une histoire chaotique, le club a toujours pu compter sur ses supporters et leur ferveur inégalable. Club le plus suivi au monde avec ses 2.267 groupes de supporteurs identifiés, le Real connaît un public plus cosmopolite, mais aussi plus exigeant. Le Real peut gagner, il doit le faire avec la manière.
Finances : le Real dépense sans compter, l’Atletico veut changer de dimension
Régulièrement, le Real Madrid est classé comme le club le plus puissant du monde, le plus valorisé, etc. Avec un budget qui flirte avec les 650 millions d’euros, le Real en impose et peut recruter des stars grassement payées pour étoffer son effectif à chaque intersaison. L’Atletico est loin derrière, mais ses moyens sont considérables aussi. Depuis 2014, l’Atletico a entrepris une profonde reconstruction. Son budget de 195 millions d’euros lui permet de retenir certains joueurs et de réaliser des investissements diversifiés comme son entrée dans le capital du RC Lens.
Zinedine Zidane contre Diego Simeone
Déjà joueurs, ils n’avaient rien de commun. Sur le banc de touche, Zinedine Zidane et Diego Simeone proposent une opposition de style. Simeone a d’abord été l’un des joueurs préférés du stade Vicente Calderon. Depuis son arrivée comme entraîneur, il a conservé les codes du club en ajoutant une nouvelle touche qui lui vaut de remporter un titre par saison depuis 2011. Dans un registre moins guerrier que l’Argentin, Zidane a remis de l’ordre dans le vestiaire du Bernabeu. Zidane accompagne depuis maintenant presque quinze ans l’histoire européenne du Real Madrid. Alors qu’il a été nommé avec défiance en janvier dernier, l’ancien joueur est en train de gagner ses galons d’entraîneur. Pour sa première expérience sur un banc en tant que numéro 1, il a l’occasion de remporter un premier trophée, et pas n’importe lequel.
Effectif contre Effectif
Sur le papier, l’escouade de Zidane, emmenée par Cristiano Ronaldo (51 buts en 47 rencontres), semble l’équipe la plus talentueuse. Mais cette saison, l’Atletico est une équipe redoutable, qui dégage une plus grande force collective.
Griezmann contre Benzema
Arrivé à l’Atletico en 2014 sur la pointe des pieds, Antoine Griezmann est la principale arme offensive de son équipe cette saison. Auteur de 32 buts toutes compétitions confondues, il a passé un cap sous les ordres de Simeone. Elu meilleur du club par les supporters, le Français est également devenu le chouchou des supporters de l’équipe de France. Sa montée en puissance coïncide avec la perte du lien avec Karim Benzema. Impliqué dans des affaires extra-sportives, l’attaquant du Real n’a pas été retenu par Didier Deschamps pour disputer l’Euro 2016. Mais à Madrid, il réalise pourtant l’une des saisons les plus abouties depuis son arrivée en Espagne, en 2009. Il peut remporter pour la seconde fois de sa carrière la Ligue des champions.