Carlo Ancelotti aurait dû retrouver le Parc des Princes mercredi sur le banc du Real Madrid. Mais le club espagnol, qui ne supporte pas de s’incliner face au FC Barcelone, a préféré se séparer de son entraîneur italien pour appeler Rafael Benitez. Son début de saison n’a pas fait taire le scepticisme chez les socios.
Lorsque Carlo Ancelotti est débarqué en juin dernier, ce n’est une surprise pour personne. Malgré son statut d’entraîneur vainqueur de la decima, Ancelotti a perdu de son crédit auprès de Florentino Pérez. Le tout puissant président du Real Madrid en est persuadé : Ancelotti n’a plus d’avenir au Real. La Maison Blanche doit réagir vite et fort. Surtout lorsque le FC Barcelone réalise dans le même temps un triplé Liga-Coupe du roi-Ligue des champions. Si le Real a remporté une dixième Ligue des champions en 2014, le club madrilène n’a remporté le titre de champion d’Espagne qu’une seule fois en sept ans (en 2012).
La désignation de Rafael Benitez, en revanche, est une surprise. Son palmarès parle pour lui, mais le technicien espagnol, en provenance de Naples, se situe aux antipodes de l’image du Real. Révélé lorsqu’il remporte la Liga avec Valence en 2002 et 2004, Benítez s’est surtout affirmé du côté de Liverpool, avec qui il remporte la Ligue des champions en 2005. Ses expériences à l’Inter Milan puis Chelsea laisseront une impression mitigée malgré des titres gagnés, encore (Ligue Europa avec les Blues, Coupe du monde des clubs avec les Italiens). Surtout, le style de jeu qu’il a donné à ses équipes ne peut pas séduire l’exigeant public madrilène.
Du reste, la presse ibérique ne manque pas une occasion de souligne les différences avec son prédécesseur pour mieux souligner les manques de Benitez. Benítez bouscule le confort de ses joueurs. Ses choix ne font pas l’unanimité, y compris dans son vestiaire où la cohabitation des ego peut faire des étincelles. Depuis son arrivée, Benitez change régulièrement de système en cours de match. Le replacement de Gareth Bale derrière l’attaquant de pointe n’a pas convaincu non plus. Il a instauré un turn-over permanent de son effectif. Seuls deux joueurs, Cristiano Ronaldo et Marcelo, ont participé aux huit matches de Liga dans leur intégralité.
La greffe a du mal à prendre, et puisqu’il ne sera jugé que sur ses résultats, beaucoup lui prédisent un destin à la Fabio Capello, renvoyé par deux fois (1997 puis 2007) au motif d’un jeu pas assez chatoyant après avoir pourtant gagné le titre de champion.
Frédéric Sergeur
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