Le délégué du match entre Caen et Nîmes de mai dernier avait fait part de ses soupçons auprès de la LFP.
Le nom de Paul Declaude ne dit peut-être pas grand chose aux Caennais et aux Nîmois. Mais celui qui était le délégué du match polémique opposant les deux équipes en mai dernier en Ligue 2 pourrait bien jouer un rôle clé dans l’affaire des rencontres arrangées. Interrogés par plusieurs médias, il a avoué avoir noté dans son rapport plusieurs éléments suspects sitôt la rencontre terminée. Alerté par ses supérieurs d’une possibilité d’arrangement, les deux équipes ayant besoin d’un point pour se maintenir (Nîmes) et monter (Caen), l’ancien arbitre de DH s’est montré très attentif au déroulement du match. Comme tout le monde, j’ai remarqué qu’il n’y avait eu aucune attaque, notamment lors des vingt dernières minutes. Ça a été exclusivement de la passe à dix, que ce soit Nîmes ou Caen. Il n’y a pas eu de corner ou de tirs aux buts. Ce qui peut se condamner ou se comprendre, puisque le nul arrangeait les deux équipes, explique-t-il à RMC.
Les arbitres du match lui ont également confirmé ses soupçons, expliquant que les deux entraîneurs ont demandé à leurs joueurs de ne pas exercer de pressing au-delà de la ligne de médiane. C’est un élément de plus, donc je le mets dans mon rapport, ajoute-t-il, précisant que ce rapport a été dans la foulée envoyé à la LFP avant d’être transmis à la justice. On m’avait demandé ce rapport afin d’avoir des billes pour l’enquête qui était en cours. On m’a demandé ce rapport pour tenter de savoir s’il y avait eu tricherie ou arrangement. Mais moi, je ne me suis pas prononcé sur la question. Ce n’était pas à moi de le faire mais aux enquêteurs, je ne suis pas de la police. J’ai juste transmis les faits que j’ai pu observer.
Des faits qui pourraient être graves, puisque Paul Declaude confirme la livraison de caisses de vin dans les vestiaires normands par les Crocodiles : C’étaient des caisses qui venaient du car de Nîmes et qui allaient vers le vestiaire de Caen. Je n’ai pas le nombre exact, il y en avait entre quinze et vingt. Je pense que c’était un vin du pays des Costières. Du rouge ou du rosé, je ne sais pas, je n’ai pas fait ouvrir les caisses pour rester discret. Elles ont été déposées dans les vestiaires de Caen. On m’avait demandé de faire preuve de la plus grande discrétion, donc j’ai gardé ça pour moi. Mais je l’ai transmis sur mon rapport parce qu’il me semblait que c’était un fait à signaler dans le cadre de l’enquête qui était en cours. Jean-François Fortin et Jean-Marc Conrad, les deux présidents, ont été mis en examen dans cette affaire.