L’arrivée à l’Olympique de Marseille du milliardaire américain Frank McCourt confirme une tendance forte qui a démarré au printemps 2011, avec le rachat du Paris SG par le Qatar. Le football français n’a jamais attiré autant d’investisseurs étrangers…. et aussi peu d’investisseurs français. Après Nice en juin (détenu à 80 % par un consortium sino-américain), l’Olympique Lyonnais en août (dont 20 % ont été rachetés par un fonds d’investissement chinois) et l’AJ Auxerre (repris par une entreprise chinois), c’est au tour de Marseille de passer sous pavillon étranger.
A cette liste, on peut ajouter le Paris SG et l’ AS Monaco, mais aussi trois clubs de Ligue 2 (Lens, Sochaux et Le Havre). Il se passe en France un phénomène observé depuis quelques saisons dans les autres championnats. Le football européen attire les investisseurs américains, chinois, ou autres. Comme ils ont déjà investi massivement en Angleterre, voire en Italie, il ne reste plus que la France, même si nos recettes sont plus faibles et nos charges plus lourdes. Surtout, le ticket d’entrée y est également moins cher. Il ne faut pas se leurrer. Toutes les clubs français sont à vendre. Or quelle entreprise du CAC 40 investit dans un club de football hexagonal ? Aucune. Car les grandes fortunes françaises ont déjà investi dans le passé et s’y sont brûlé les doigts.
Les repreneurs étrangers ne cherchent pas la rentabilité à court terme. Le Qatar investit dans une logique de diplomatie sportive, pour se construire une image. La Chine vient chercher un savoir-faire sur la formation. D’autres encore se servent de cet investissement pour tisser un réseau et développer d’autres business.
C’est une manne bienvenue pour la Ligue 1. Grâce à ces nouveaux acteurs, le championnat bénéficie d’une nouvelle dynamique. Mais tous ne vont pas se comporter comme les Qatariens et investir massivement. A Sochaux, par exemple, l’arrivée de Ledus n’a rien changé au train de vie du club doubiste. A Lens, après avoir injecté 24 millions d’euros la première année, l’Azéri Hafiz Mammadov a décidé de ne plus investir. Au point de menacer la survie du club. Grenoble, passé sous pavillon japonais, a été un autre échec retentissant. Tout dépend de la stratégie de l’investisseur, de sa solvabilité… et de ses revers de fortune. Si sa gestion des Los Angeles Dodgers a été contestée, son résultat financier personnel est admirable. Frank McCourt doit une large partie de sa fortune actuelle (estimée à 1,5 milliard de dollars) à l’excellente vente qu’il a réalisée. On peut donc s’attendre à ce que celui-ci considère le football comme un domaine potentiellement lucratif.