Vice-champion de France l’an passé, l’AS Monaco s’inscrivait comme un réel prétendant au titre pour cette nouvelle saison, le tout avec la Ligue des champions en objectif second. Après les départs de James Rodriguez et Radamel Falcao, c’est tout le projet monégasque qui est remis en cause.
Trois ans après l’arrivée du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev en tant que nouvel actionnaire majoritaire du club, avec 66,67 % des actions du club, le projet de l’AS Monaco semble tomber petit à petit à l’eau. D’abord, par le début de saison fébrile du club du Rocher avec seulement quatre petits points grappillés en quatre rencontres. Ensuite, par le mercato décevant de l’ASM avec les départs de deux de ses joueurs cadres, James Rodriguez au Real Madrid et Radamel Falcao à Manchester United. Alors oui, le club du Rocher a recruté des jeunes tels que Bernardo Silva (20 ans, Benfica), Wallace (19 ans, SC Braga) ou encore Tiémoué Bakayoko (20 ans, Stade Rennais). Mais pourquoi donc un joueur du calibre de Radamel Falcao préférerait jouer avec un club privé de coupe d’Europe plutôt qu’avec un club au projet dit si ambitieux ? Critiqué au niveau de son effectif, de ses résultats et du nombre de spectateurs que le stade Louis II attire, l’AS Monaco semble être dans une phase de transition, de doute même. Pas sûr qu’elle s’en relève.
Il y a moins de deux semaines, le vice-président du club de la Principauté Vadim Vasilyev défendait encore son projet, comme il le déclarait en conférence de presse : Notre projet est à long terme (…) Nous avons développé un projet intelligent. Nous croyons à notre projet et nous allons suivre notre stratégie. Un projet intelligent que Claudio Ranieri a réussi à mettre en avant mais que Leonardo Jardim, arrivé en juin dernier, semble avoir du mal à poursuivre. Ce mardi encore, sur Infosport +, le vice-président de l’AS Monaco s’est exprimé, avec en point de mire, le même objectif, défendre le projet mis en place il y a trois ans : On ne pourra jamais avoir le même projet que Paris (…) Ici c’est joli mais trop petit avant d’ajouter Il faut nous croire, notre projet reste ambitieux avec des joueurs d’expérience et cinq joueurs en équipe de France espoirs.
L’après Falcao existe-t-il ?
Dimanche, lors de la réception de Lille (1-1), tous les regards ou presque étaient portés sur Radamel Falcao. Téléphone à l’oreille, l’international colombien, aux côtés de Jorge Mendes, son agent au combien influent, foulait la pelouse du stade Louis II en costume. Histoire de faire ses adieux, seulement un an et demi et quelques 20 apparitions en Ligue 1 plus tard. Aussitôt arrivé, aussitôt parti. Après les départs d’Abidal, de Rodriguez et de Falcao, c’est le projet tout entier qui est remis en cause. Au-delà même de toutes les complications que le président du club connaît ses derniers temps, entre la complexe gestion de son divorce et sa santé précaire. L’effet Mendes ? Il y a de ça aussi. S’il place ses jeunes, comme Moutinho, Silva ou encore Wallace dans l’effectif monégasque, l’agent portugais ne se prive quand il s’agit de faire partir ses plus gros clients vers de nouveaux horizons, comme Falcao ou encore Rodriguez un peu plus tôt dans l’été.
Lors de son arrivée au club le 23 décembre 2011, Dmitri Rybolovlev avait mis beaucoup de poésie dans son discours : Je suis un fervent supporteur de football. Ayant vécu depuis suffisamment longtemps à Monaco, je réalise que l’AS Monaco FC n’est pas seulement une des équipes sportives de la Principauté, mais qu’elle représente aussi un des principaux symboles de la Principauté, sa fierté et ses traditions. Je crois que ce Club a un énorme potentiel. J’espère qu’il saura le réaliser de façon pleine et entière tant au niveau national qu’au niveau européen. Alors oui, le projet a pris, le temps d’inscrire son nom au palmarès de Ligue 2 en 2013 et de finir vice-champion de France de Ligue 1 la saison suivante. Mais n’arriverait-il pas déjà au bout du rouleau ?
Jérémy LEVY