Ils sont nombreux à avoir quitté la Ligue 1 cet été pour tenter leur chance à l’étranger à l’image du Montpelliérain Rémy Cabella. Ils n’ont pas été remplacés par des clubs incapables de faire des folies sur le marché des transferts, déserté par les locomotives PSG et Monaco.
Cette fois, la saignée a été rude. La Ligue 1 avait su se défendre sur le marché des transferts l’été dernier, avec 366 millions d’euros investis. Un record. Les clubs tricolore auront dépensé beaucoup moins en 2014, avec seulement 94 millions d’euros lâchés pour se renforcer. Soit une baisse de 74%. Celle-ci peut s’expliquer par l’instauration de la taxe à 75% sur les hauts salaires, qui pousse les clubs à se montrer prudents, mais aussi par le fait que le PSG et surtout Monaco se sont montrés beaucoup moins actifs. Pas de Radamel Falcao, James Rodriguez ou Edinson Cavani pour faire gonfler la facture des clubs de l’élite cette fois. Avec juste deux recrues – à savoir David Luiz, acheté 49,5 M€, et Serge Aurier, prêté par Toulouse – le club de la capitale s’est fait discret, fair-play financier oblige, quand celui de la Principauté a carrément changé son fusil d’épaule.
James et Falcao ont quitté le Rocher et l’ASM n’a acheté que deux joueurs (Bakayoko et Nardi) pour 11 M€, vendant pour… 99 M€ (James, Falcao et Rivière). De quoi décrédibiliser le projet monégasque et faire grimper les recettes de la Ligue 1 à 212 M€ pour cet été sur le marché des transferts, contre 181 M€ l’été dernier. La fuite de plusieurs talents peut l’expliquer : les internationaux français Jérémy Ménez (Milan AC), Rémy Cabella (Newcastle), Bafétimbi Gomis (Swansea) et Mathieu Valbuena (Dynamo Moscou) sont partis, tout comme de nombreuses valeurs sûres de Ligue 1 qu’étaient Vincent Aboubakar (Porto), Alex (Milan AC), Bruno Ecuele Manga (Cardiff), Salomon Kalou (Hertha Berlin) ou Benjamin Stambouli (Tottenham). Aucun n’a d’ailleurs rejoint de top club européen, signe inquiétant de la compétitivité de la Ligue 1, en passe de perdre sa 6e place à l’indice UEFA…
En parallèle, seul l’OM a effectué un mercato intéressant, avec les arrivées des espoirs Doria et Batshuayi, ou celles de Alessandrini et Barrada, plus connus en France. Les autres prétendants à l’Europe se sont montrés plus discrets : deux recrues à Lyon (Rose et Jallet), qui souhaite plus que jamais puiser dans son vivier, deux à Lille (Corchia et Frey plus les prêts d’Origi et Lopes), deux à Saint-Etienne (Monnet-Paquet, avec les prêts de Théophile-Catherine et Van Wolfswinkel) ou trois à Bordeaux (Contento, Khazri, Pallois). Rien de transcendant. Quand Nantes, par l’UEFA, et Lens, par la DNCG, étaient interdits de recrutement, Bastia, avec quatorze arrivées (dont la moitié en prêt) et Rennes, avec onze renforts, se sont reconstruits carrément une équipe complète. Là aussi, aucun nom ronflant à se mettre sous la dent. Le quotidien d’une Ligue 1 où la folie des grandeurs n’aura pas duré.