Débarqué à Marseille précédé d’une solide réputation, Marcelo Bielsa n’a rien fait pour la démentir. Entre des séances d’entraînement musclés, des soufflantes nombreuses envers ses joueurs son staff et un travail d’orfèvre, le technicien argentin a déjà transformé l’OM.
Une organisation déjà bien rodée
Peu de détails ont pour l’instant filtré du côté de la Commanderie. Pas de conférence de presse, un seul entraînement ouvert aux médias pendant 15 minutes durant lesquelles il n’était pas là : Marcelo Bielsa préfère vivre caché depuis qu’il est arrivé à l’OM. L’Equipe apporte un éclairage sur l’organisation d’El Loco, qui délègue beaucoup à ses adjoints lors des séances d’entraînement. Des adjoint qui ont déjà subi le courroux de l’ancien sélectionneur du Chili en étant privés du premier match amical contre Leverkusen, auquel seul le préparateur physique belge Jan Van Winckel a été convié suite au mauvais travail effectué lors de la dernière séance d’entraînement. Les Olympiens ont également été invités à dormir au centre Robert Louis-Dreyfus (dont Bielsa possède les clés, au sens propre du terme) plusieurs fois cet été, une rareté par le passé qui n’a pas fait que des heureux. Bielsa sait toutefois se montrer calme et posé avec ses joueurs, en match ou à l’entraînement. Vous avez bien bossé, allez boire des bières jusqu’à 4 heures du matin et après-demain, on se remet au travail, a-t-il ainsi lancé à ses troupes après la victoire contre Benfica en amical le 23 juillet dernier.
Méticuleux et bosseur
Sa réputation n’est pas surfaite. Bielsa en demande beaucoup à ses joueurs, apparus rincés physiquement à la fin de leurs derniers matches amicaux. À Marseille, on n’a jamais autant travaillé depuis vingt ans !, assure une source proche du club à l’Equipe. L’Argentin n’hésite pas à reproduire des séquences de jeu des dizaines de fois à l’entraînement. Il est toujours à la recherche du plus petit détail, que ce soit sur le terrain ou à la vidéo. Il replace, corrige, dirige un peu tout, et il vaut mieux ne pas faire un pas de travers, sinon, ça risque de chauffer !, plaisante Romain Alessandrini dans les colonnes du quotidien sportif. La vidéo est l’outil privilégié par El Loco, qui a réclamé à ce que le club investisse dans ce domaine. Les séances d’entraînement et les matches amicaux sont tous filmés et les joueurs reçoivent un montage de leurs performances pour savoir ce qu’il faut améliorer. Le technicien n’hésite pas à donner de la voix, que ce soit à l’entraînement ou en match. Il n’est pas rare de le voir mettre un joueur à un autre poste pour lui permettre de mieux travailler. Il insiste notamment sur les transmissions, qui doivent être plus rapides, lors de séances d’entraînement plus longues. A voir si cela portera ses fruits le 9 août prochain contre Bastia pour l’entrée en lice de l’OM en L1.
Un épicier dans le staff
Pressenti pour intégrer le staff de Bielsa, Gabriel Heinze a repoussé la proposition. Gabi Heinze a envie de profiter de sa retraite et de sa famille. Je ne le vois pas pour l’instant venir s’embêter à bosser avec Bielsa, qui est capable de l’appeler à 4 heures du matin pour parler boulot, explique une source à l’Equipe pour justifier le non de l’ancien défenseur de l’OM. Ever Démaldé n’a quant à lui pas hésiter à tenter l’aventure OM avec El Loco. Il faut dire que cet Argentin de 27 ans était… épicier avant d’intégrer le staff de Bielsa. C’est une lettre envoyée au technicien par celui qui dirigeait également de petites équipes locales dans son pays natal qui a changé son destin. Bielsa lui a répondu et les deux hommes ont échangé sur leur vision du football. Invité dans un premier temps pour suivre un cours intensif au sein du staff de l’ancien sélectionneur de l’Argentin, Démaldé a ensuite intégré l’encadrement phocéen, qu’il devrait quitter dans les jours à venir. Sauf si Bielsa, qui a pris en charge tous les frais de son séjour, ne décide de conserver celui qui joue le rôle d’homme à tout faire à l’entraînement. Ce ne serait pas son premier coup de folie.