Longtemps sujet de moqueries, Cheick Diabaté est désormais indispensable aux Girondins de Bordeaux, dont il est le meilleur buteur. Un statut à confirmer une fois de plus mercredi face à Metz lors de la 16e journée de Ligue 1.
Il n’est pas le plus adroit des attaquants. Ni le plus agréable à regarder jouer. Mais si Bordeaux pointe à la 4e place de Ligue 1 avant d’aller défier Metz, c’est notamment grâce à Cheick Diabaté. Celui dont Julien Cazarre s’était moqué dans sa chanson Outai Cheick Diabaté, inspiré du Papatoutai de Stromae ne fait plus rigoler. Du moins pas les défenses adverses. Avec 6 réalisations, dont 4 sur les 4 derniers matches qu’il a débutés comme titulaire, l’international malien est le meilleur buteur des Girondins. Il faut également ajouter 2 passes décisives à sa feuille de stats au sein d’une équipe qui n’a jamais gagné quand son joueur providentiel état absent cette saison (2 nuls, 2 défaites).
Pour un joueur comme Cheick, c’est normal qu’il y ait un décalage entre ce que les gens peuvent penser ou voir, l’a défendu Willy Sagnol en conférence de presse mardi. Malheureusement en France on n’a pas de Lionel Messi, de Cristiano Ronaldo ou de Kun Agüero. On a d’autres joueurs. Peut-être que le puriste peut se sentir frustré mais le technicien que je suis et les autres techniciens de France, je peux vous l’assurer, sont tous impressionnés par Cheick. Déjà son mental, on connait ses problèmes de genou, Puis on voit encore contre Lille ou Lens qu’il use les défenses et qu’à un moment donné elles craquent.
Il broie les défenseurs
Son entraîneur avait déjà déclaré son admiration pour son joueur dans les colonnes de Sud-Ouest après son but décisif face à Lille. Le puriste devant sa télé peut se sentir frustré mais le technicien que je suis, et je peux vous dire que c’est aussi le cas des autres entraîneurs du championnat de France, on est tous impressionnés par son mental – on connaît tous ses problèmes de genoux. Il use les défenses et à un moment donné, elles craquent, a souligné Sagnol, ému il y a quelques semaines de l’hommage initié par Diabaté, qui s’était dirigé vers lui avec ses coups après avoir marqué face à Lens en pleine polémique sur ses propos sur les joueurs africains.
Apprécié de son coach, le géant d’1m94, à la technique parfois incertaine mais au physique de déménageur, l’est aussi par ses coéquipiers. Il broie les défenseurs, il les fatigue. Beaucoup le critiquent, mais on est très fiers de l’avoir dans notre équipe, a déclaré Grégory Sertic au quotidien régional. Les défenseurs adverses sont moins contents, il arrive toujours à mettre sa jambe pour terminer une action ou même gagner un match à lui tout seul. De là à parler de Diabaté dépendance ? Je préfère ça à une Carrasso dépendance. C’est bon signe, c’est la preuve de nos intentions offensives. Comme Robben au Bayern, Ronaldo au Real ou Aguero à Manchester City : toutes les équipes sont dépendantes de leurs grands joueurs, lance Sagnol, qui va peut-être devoir inventer une autre chanson pour Diabaté à ce rythme…