Un effectif chamboulé après un mercato été agité, un entraîneur qui part à la sauvette, trois défaites en quatre matches de championnat. Malgré un tableau peu reluisant, Michel, l’entraîneur de l’Olympique de Marseille, affiche sa confiance dans sa méthode de travail pour relancer l’OM.
Après son arrivée dans l’urgence pour remplacer Marcelo Bielsa, Michel ne fait pas mystère des difficultés qu’il rencontre à l’Olympique de Marseille. Dans une longue interview accordée à L’Équipe, l’entraîneur olympien détaille sa méthode et revient aussi sur le niveau d’une équipe pas encore façonnée à son goût. Cette équipe est très jeune ! Elle a beaucoup d’audace, elle est courageuse mais parfois suicidaire. Donc il faut refroidir un peu ses émotions, pour qu’elle ait les clés afin de savoir où presser, comment doivent se dérouler nos phases de possession, par où il faut attaquer, etc, analyse l’entraîneur espagnol. Les derniers jours du mercato ont servi à modifier la composition de l’effectif pour qu’il réponde un peu plus aux souhaits de Michel, même s’il ne décide pas de tout. Je ne peux pas obliger le club à m’acheter un joueur si le budget ne le permet pas, dit-il. Mais ce que je veux, c’est qu’on connaisse mon avis en permanence. Après, le club décide. Mais les débats resteront toujours internes. Je n’irai jamais en conférence de presse dire : +On ne m’a pas apporté ce joueur+ ou +Je voulais vendre celui-là+. Au moins, l’OM s’évitera ainsi une crise façon Bielsa comme lorsque l’entraîneur argentin avait dézingué le recrutement olympien la saison dernière.
Être arrivé un mois après (la reprise) ne sera pas une excuse, ni un alibi, dit aussi Michel. C’est vrai que tout a été un peu étrange dès le départ. Bielsa était arrivé plus tard, il n’avait pas fait la première partie de la présaison… Tout s’est passé à contre-courant. Mais, avec la fin du mercato, c’est plus calme. A la différence de Bielsa, l’ancien milieu de terrain conçoit des séances d’entrainement moins répétitives. On base toujours nos entraînements sur une idée de jeu en vue du match du week-end, explique-t-il. C’est beaucoup moins un travail individualisé sur l’adversaire. On ne fait pas de marquage individuel, on défend plus en zone, avec un milieu de terrain organisé différemment. Notre manière d’attaquer est aussi moins directe, plus posée, et cet aspect est lié au positionnement des joueurs. L’ancien joueur du Real Madrid s’est basé sur les précédents matches de l’OM pour analyser les forces et les faiblesses du club. En regardant comment l’équipe jouait, on a constaté qu’ils attaquaient depuis l’endroit où ils récupéraient le ballon. Nous, on a besoin de plus de calme : on ne veut pas d’un match qui serait fait d’allers-retours permanents. Cela nous conduirait à trop de précipitation. Mais les joueurs étaient habitués à ce style de jeu. On veut profiter en partie de ces idées-là, mais tout en rapprochant l’équipe de nos idées.
Pourquoi Abou Diaby n’a pas été inscrit sur la liste pour participer à l’Europa League ?
Avec Abou Diaby, l’OM a fait son plus gros pari de l’intersaison. Sa non-inscription sur la liste de l’Europa League a suscité le doute chez les supporters olympiens. L’ancien Gunner est-il apte à jouer ? D’abord, c’est un joueur dont on a besoin dans le vestiaire et, ça, on l’a déjà, explique Michel. Il montre aux autres son caractère. Il travaille très dur et c’est rare de voir un joueur qui a passé autant de temps sans jouer et qui ne se démoralise pas. C’est un exemple. Ensuite, on aura besoin de lui sur le terrain.On en avait parlé avec lui avant (de l’Europa League). On lui a présenté la situation, il nous a dit comment il se sentait et c’est une manière de lui démontrer qu’on ne voulait pas qu’il souffre de la pression d’avoir à revenir pour être dans cette liste. Le but, c’est qu’il soit tranquille.