La descente en Ligue 2 désormais actée ne ramène pas le calme sur les rives du lac d’Annecy. Après une bataille juridique avec les actionnaires d’Evian-Thonon-Gaillard, Yves Bontaz, l’un des principaux sponsors du club haut-savoyard, remonte au front. L’ex-PDG du groupe Danone, Franck Riboud, à l’origine de la promotion de l’ETG, distille lui aussi ses bons… et mauvais points. Après quatre années en Ligue 1, il est urgent pour l’ETG d’entamer une restructuration.
Je ne croyais pas à la relégation, indique dans Le Dauphiné Yves Bontaz, qui dit avoir été groggy par cette relégation. C’est comme perdre une guerre. Lui comme le club haut-savoyard sort d’une saison mouvementée. Le bras de fer entre les actionnaires et l’un des principaux sponsors a été rude. Yves Bontaz souhaitait racheter 35 % des actions du club auprès des petits actionnaires, proches de Franck Riboud, pour 2,2 millions d’euros. Faisant jouer leur droit de préemption,ce sont les actionnaires principaux, Esfandiar Bakhtiar et Richard Tumbach, qui ont racheté les actions pour 1,8 million d’euros après une expertise judiciaire. La bataille n’est pas terminée. Yves Bontaz conserve une dent contre les deux actionnaires principaux. Les deux actionnaires ont tout détruit. Certains disent que la relégation, c’est la faute de (Pascal) Dupraz, mais ce n’est pas vrai.
Engagé comme sponsor, il songe à dénoncer son contrat. Je suis sponsor pour 1,1 million d’euros, dont 700 000 euros pour le devant du maillot, rappelle-t-il. J’ai vu un avocat et je réfléchis au fait de dénoncer le contrat. Pour moi, l’ETG c’est fini. Enfin presque… Sauf si Esfandiar Bakhtiar se retire et si on fait place nette dans le capital, ajoute l’industriel de Marnaz. S’il vend ses actions, je suis prêt à lui racheter 30 % du prix proposé. Cela ferait quand même plus d’un million d’euros.
Franck Riboud : Un énorme gâchis
Je lis beaucoup, en ce moment, que l’équipe dirigeante actuelle a fait ci, a fait ça, a maintenu le club pendant quatre ans en Ligue 1. Non. D’abord, sans Danone, rien n’aurait pu être fait. Rien, et juste rien !, estime Franck Riboud dans Le Dauphiné. Connaissez-vous beaucoup de passionnés de football capables de virer un sponsor de 23 milliards d’euros de chiffre d’affaires ? Moi, non.
Je rappelle au passage que nous sommes toujours le plus gros sponsor de ce club. Au sens large. Car le centre de formation, l’association, c’est encore la Société des eaux de Danone, signale-t-il. Et personne d’autre !
Il veut rétablir Bernard Casoni et d’autres anciens du club dans la mémoire des supporters de l’ETG. On oublie Bernard Casoni, car c’est lui qui a fait monter l’ETG. On oublie Stéphane Paille, qui a été là au départ. On oublie Pablo Correa, on oublie Patrick Trotignon. Les deux premières années où on était là, rien ne se passait. Le jour où il est arrivé, c’est là que ça a commencé à démarrer. Et je n’oublie pas Pascal Dupraz, qui a fait des choses très, très bien à un instant T. Mais ramener tout ça à l’équipe actuelle ? J’éclate de rire. Elle est en poste depuis deux ans et on est là où on en est, c’est tout. On oublie aussi Nicolas Weber, ex-patron du centre de formation et Souleymane Cissé, qui s’occupait de l’équipe 2. Ils ont été virés et sont chacun aujourd’hui en poste à Monaco : patron du centre de formation, patron de la réserve. Ils ne devaient pas être si mauvais que ça !
Franck Riboud, lui, n’oublie pas de tacler les deux actionnaires principaux du club, Esfandiar Bakhtiar et Richard Tumbach. Certains n’ont pas respecté le pacte de départ, qui était de créer du lien social en Haute-Savoie, accuse-t-il. MM. Bakhtiar et Tumbach ont pu, de concert, mettre en place un putsch. C’est ce que c’était pour moi. Parce qu’ils ne respectaient pas leur parole de départ.
Faut arrêter ! Quand vous avez mis plus de 20 millions d’euros pendant quatre ans dans un truc et qu’en face, vous avez deux personnes qui ont mis, tout mouillé, 500 000, et qui vous disent “On veut rester les chefs”, c’est terminé. Moi je veux m’amuser dans les trucs que je fais.