Leonardo ne s’est pas montré tendre avec le football brésilien, à la veille de la rencontre entre la France et le Brésil au Stade de France. Dans un entretien accordé à L’Equipe, l’ancien directeur sportif du PSG n’a pas hésité à tacler la Fédération brésilienne.
Alors que la France reçoit le Brésil jeudi soir en match amical, Leonardo est revenu sur les difficultés que vit actuellement le football brésilien. Pour l’ancien directeur sportif du PSG, la Fédération brésilienne n’a pas pris en compte l’ampleur du travail à fournir pour revenir au premier rang des nations mondiales. Nous sommes en reconstruction et on touche là à l’identité même du foot brésilien. Elle change et ce n’est pas seulement lié au 7-1 contre l’Allemagne. Il faut réformer les structures. Jusqu’alors, il n’y avait pas de vrais investissements, les centres de formation n’étaient pas performants, mais c’était toujours masqué par les résultats de la sélection. Seulement, si on avait des résultats, c’était parce que nos joueurs étaient naturellement doués, a expliqué Leonardo à nos confrères de L’Equipe. Et, entre-temps, en Europe, tous les pays se sont organisés, ont investi dans la formation mais aussi dans le jeu, la stratégie, la connaissance de l’adversaire, la tactique. Nous, on est resté derrière avec une fédération qui n’a ni vision sportive ni vision administrative.
D’ailleurs, celui qui est désormais consultant pour la Sky en Italie a fait un constat implacable : Citez-moi un entraîneur brésilien, aujourd’hui, qui exerce en Europe ? Il n’y en a pas. Vous avez des Argentins, Simeone à l’Atlético Madrid, Pochettino à Tottenham, Bielsa à Marseille ; un Chilien, Pellegrini à Manchester City ; un Uruguayen comme Poyet qui a dirigé Sunderland… Tous les Sud-Américains sont là, sauf les Brésiliens. On a un problème de formation des entraîneurs.
Pour lui le 7-1 infligé par l’Allemagne en demi-finale de la Coupe du monde ne reflétait pas la différence de niveau entre les deux équipes, mais tend tout de même à prouver les difficultés de la Seleçao. Ce match a illustré la fragilité persistante de notre sélection, a expliqué Leonardo. Cette fragilité n’était pas seulement la responsabilité des joueurs et du staff : elle est aussi celle de la fédération, qui n’a pas été capable de les supporter ni de les protéger de la pression d’une telle compétition à domicile. Et, neuf mois plus tard, on ne voit pas, malheureusement, un mouvement crédible qui pousse notre football vers l’avant.