Le dilemme Sissoko/Matuidi peut s’avérer compliqué pour le sélectionneur. Avoir Pogba à gauche a été bénéfique pour l’équipe et le joueur, mais ce placement implique l’entrée de Sissoko et la sortie de Matuidi. Or Matuidi fait partie des cadres de Didier Deschamps, mais il ne fait pas la meilleure entame de compétition comparée à l’entrée en puissance de Sissoko.
D’un côté il y a Matuidi, l’indétrônable titulaire de Deschamps (47 sélections) depuis la Coupe du Monde et de l’autre côté Sissoko l’éternel remplaçant. Mais ce début d’Euro a changé la donne et Blaise Matuidi pourrait craindre pour sa place.
Contre la Roumanie et l’Albanie la performance de Matuidi a déçu, des passes ratées, des contrôles imprécis et des confusions avec Pogba. Il a fini le match contre l’Albanie épuisé et a cristallisé de nombreuses critiques de la part des observateurs. Souvent blessé cette saison avec le PSG cette saison, le Parisien a avoué ne pas être satisfait de son niveau après le match contre la Roumanie (1-0) je suis déçu par ma performance personnelle. J’aurais pu mieux faire, être plus influent dans le jeu, toucher plus de ballons. Il y a beaucoup de choses à revoir, mais j’y travaille mentalement et sur le terrain.
Pour le dernier match de poules des Bleus contre la Suisse (0-0), Matuidi a été laissé sur le banc, et remplacé par Sissoko, sa première titularisation depuis le début de l’Euro. Un nouveau souffle pour l’équipe de France. Paul Pogba a ainsi retrouvé le côté gauche qu’il affectionne temps avec la Juventus et a été plus agressif. Un côté gauche où il a retrouvé son coéquipier de la Juventus Patrice Evra et des automatismes bénéfiques pour les Bleus.
Moussa Sissoko s’est présenté comme une vraie alternative pour le côté droit. Rapidité et puissance ont défini son jeu. Ses projections vers l’avant ont permis les plus belles occasions françaises, dont un centre pour Payet qui aurait pu permettre l’ouverture du score si le milieu offensif n’avait pas heurté la barre transversale. Quand Matuidi offre habituellement de belles performances offensives, il n’est que l’ombre de lui-même comparé à un Sissoko au meilleur de sa forme.
Dans la conférence de presse d’après-match, Deschamps n’a pas exclu de laisser une nouvelle fois sa chance à Sissoko : Je sais ce dont il est capable, il s’est toujours montré impliqué, quel que soit son temps de jeu. Il est dans ce registre-là. Il avait déjà été bon à la Coupe du monde. Ce n’est pas parce que je l’ai mis ce soir que je ne le mettrai plus après.
Camille Journet