Dimanche (20h45), du côté de la Serbie, l’équipe de France disputera un vrai-faux ou un faux-vrai, à vous de voir, match amical. Faux dans le sens où ce France-Serbie rentre dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2016. Vrai du fait que le résultat n’amènera aucune influence sur le classement du groupe. Quel est alors l’intérêt de ces rencontres dites amicales ?
Laissez la place aux jeunes
La jeunesse peut se mesurer selon deux critères : le nombre de sélection et l’âge. Et l’âge n’est pas forcément proportionnel au nombre de sélection. La réciproque va de même. Si certains jeunes de l’équipe de France ont déjà quelques capes à se mettre sous la dent comme Raphaël Varane (11 sélections) ou Paul Pogba (16 sélections) ; d’autres ne font que découvrir le maillot tricolore, ou presque. Pendant qu’Alexandre Lacazette et Morgan Schneiderlin comptabilisent deux sélections chacun, Lucas Digne atteint lui le nombre de trois. Pendant ces deux longues années de préparation à l’Euro 2016, Didier Deschamps pourra profiter de ces rencontres pour permettre à ses jeunes d’avoir du temps de jeu sous la tunique bleue. En conférence de presse ce samedi, le sélectionneur de l’équipe de France a déclaré vouloir se positionner dans cette optique: Je veux voir tous les joueurs qui sont là en action avant d’ajouter : Je considère que c’est normal.
L’esprit de compétition et c’est tout ?
Oui, la France est déjà qualifiée d’office en tant que pays organisateur pour les phases de groupe de l’Euro 2016. Mais à partir de ce dimanche et jusqu’au 11 octobre 2015, les Bleus vont disputer un total de dix rencontres pour préparer au mieux cette compétition, sans parler des quelques vraies rencontres amicales contre l’Allemagne ou encore l’Italie, pas encore programmées. Parmi ces rencontres, les coéquipiers de Paul Pogba affronteront la Serbie, le Portugal, l’Arménie, l’Albanie et le Danemark à deux reprises chacune. Même sans influence sur le classement du groupe, l’équipe de France aura envie de rester sur sa bonne dynamique du Mondial. L’esprit de compétition avant tout. Alors certes, un France-Portugal a bien plus de gueule qu’un France-Albanie et c’est à se demander si les Bleus joueront vraiment le coup à fond. Et que dire de leur opposant. Un Cristiano Ronaldo prendra-t-il le risque de se blesser alors qu’il se déplace avec la sélection portugaise au Danemark trois jours plus tard. Si les Français se laissent aller, ils pourraient regretter de perdre des points au classement FIFA. Parce que oui, le seul vrai intérêt de ces matchs amicaux est peut-être celui-ci. Dixième au classement FIFA, la France ne devra pas négliger ces rencontres avec en ligne de mire, un rang de tête de série lors du tirage au sort des éliminatoires du Mondial 2018. Pour Didier Deschamps, rencontrer des équipes de qualités est bien pour eux ajoutant : On aura un adversaire qui va donner le meilleur de lui-même. C’est bien pour nous mettre dans la difficulté.
Prendre confiance, créer des automatismes
Pour Blaise Matuidi and co, l’objectif de ses rencontres sera aussi de continuer à travailler les automatismes de la Coupe du monde et de commencer à créer des liens avec les nouveaux joueurs de l’équipe de France. Forcément, il va de soi qu’un joueur qui réalisera de bonnes performances avec les Bleus aura la confiance avec lui à l’heure d’entamer la compétition. Etre prêt le jour J, voilà un des objectifs de l’effectif de DD. Pour cela, les Français auront deux ans. Si Mathieu Valbuena n’a plus besoin de montrer ses qualités avec la sélection, Morgan Schneiderlin aura envie de laisser ses qualités s’exprimées, tout comme Alexandre Lacazette ou même Rémy Cabella (une seule sélection). S’il dit vouloir donner du temps de jeu à tout le monde, l’ancien entraîneur de l’Olympique de Marseille pourra manier son effectif comme il le souhaite. Du 4-2-3-1 au 4-3-3 en alternant avec Karim Benzema et Loïc Rémy à la pointe de l’attaque, Morgan Schneiderlin sur l’aile gauche ou encore Rémy Cabella aux côtés de Paul Pogba et Yohan Cabaye dans l’entrejeu ; le sélectionneur français a de multiples façons de changer son équipe et de voir les conséquences, positives ou négatives, qui en découlent.
Jérémy LEVY