On ne reverra plus Franck Ribéry sous le maillot de l’équipe de France. Avant de prendre sa retraite internationale à 31 ans, le milieu offensif a connu plusieurs vies en sélection.
Le chouchou du public (2006-2010)
En une saison seulement à l’OM, Franck Ribéry a mis tout le monde dans sa poche : les observateurs, le difficile public olympien et Raymond Domenech, qui décide logiquement de l’emmener à la Coupe du monde 2006. Le Nordiste s’intègre parfaitement au groupe grâce à ses facéties et sa bonne humeur. Zinedine Zidane ira même jusqu’à l’adouber en public : Franck respire la joie de vivre. Il ne calcule pas, même dans sa relation avec les anciens. Il est très fort. En Allemagne, son futur pays d’adoption, il débute le premier match contre la Suisse (0-0) avant de gagner définitivement ses galons de titulaire en égalisant contre l’Espagne en 8e de finale (3-1). L’histoire d’amour ne fait que débuter. Sa marionnette beau gosse apparaît aux Guignols. Après la retraite de Zidane, Ribéry est le leader offensif des Bleus et inscrit des buts décisifs lors de la campagne de qualifications pour l’Euro 2008, où il ne parvient pas à empêcher l’élimination de son équipe dès le premier tour, puis pour la Coupe du monde 2010. Pas épargné par les blessures, il manquera le barrage contre l’Irlande (1-0, 1-1 ap) mais s’envolera quand même pour l’Afrique du Sud.
Vidéo : le but de Ribéry contre l’Espagne
La descente aux enfers (2010-2012)
Toujours apprécié malgré des performances moins en vue, Franck Ribéry, désormais au Bayern Munich, est à l’image des Bleus en Afrique du Sud : à côté de ses pompes. Considéré comme l’un des caïds du groupe, il est jugé responsable de la mise à l’écart de Yoann Gourcuff, qu’il n’apprécie pas. Après le match contre le Mexique (1-2) et l’expulsion du groupe de Nicolas Anelka pour des insultes prononcées à la mi-temps à l’encontre de Raymond Domenech, le natif de Boulogne-sur-Mer s’invite en claquettes sur le plateau de Téléfoot pour présenter ses excuses à la France et démentir tout problème avec Gourcuff le 20 juin 2010. Quelques heures plus tard, lui et ses coéquipiers refusent de s’entraîner lors de la fameuse grève de Knysna. Considéré comme l’un des meneurs du mouvement, Ribéry, dont l’image a déjà été écornée par l’affaire Zahia quelques mois avant, écope de trois matches de suspension ferme de la part de la FFF. Sa cote de sympathique descend aussi vite qu’elle est montée. Symbole de cette équipe de France orgueilleuse, il est sifflé pour son retour en Bleu au Stade de France en mars 2011. Faisant profil bas tout en affichant son attachement à la sélection, il mettra plusieurs mois à convaincre l’opinion publique.
Vidéo : l’interview de Ribéry à Téléfoot (à partir de 49 secondes)
La reconquête brisée (2012-2014)
Après trois ans sans marquer en équipe de France, Ch’ti Franck met fin à cette disette devant l’Islande juste avant l’Euro 2012. Buteur à deux reprises durant la suite de la préparation, il est l’un des meilleurs Bleus à l’Euro malgré l’élimination en quarts de finale face à l’Espagne. La reconquête du public est proche. Soulagé d’avoir fini de manger son pain noir, il est l’un des leaders de Didier Deschamps, que ce soit sur le terrain, où il multiplie les prestations convaincantes, qu’en dehors. Auteur de cinq buts durant les éliminatoires, il arrive diminué physiquement et perturbé mentalement par la conquête du Ballon d’Or pour le barrage face à l’Ukraine en vue du Mondial 2014. Passé à côté de son match aller comme ses coéquipiers (0-2), il est impliqué dans les deux buts de Mamadou Sakho au retour, sans pour autant délivrer une prestation qui restera dans les annales (3-0). Plombé par les blessures et jamais complètement remis de la perte du Ballon d’Or, il passe à côté de sa deuxième partie de saison et arrive blessé au dos au rassemblement de Clairefontaine. Son cas agite le début de la préparation. Laissé au repos pour les deux premiers matches amicaux, il déclare finalement forfait, ce qui déclenche une polémique entre le médecin des Bleus et celui du Bayern Munich sur le traitement de sa lombalgie. Sans lui, les Bleus tomberont en quart de finale contre l’Allemagne. C’est également sans lui qu’ils prépareront l’Euro 2016 désormais.