Remplaçant au pied levé de Michel Platini, Gianni Infantino a remporté haut la main l’élection pour la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA). Celui qui était d’abord connu pour officier en tant que maître de cérémonies lors des tirages au sort des compétitions de l’UEFA est désormais le maître de la planète football.
Qui est Gianni Infantino ?
Ce fidèle de Michel Platini est plus qu’un polyglotte accompli (il maîtrise au moins cinq langues). Il est Suisse, comme Sepp Blatter. Il est originaire du canton du Valais… comme Blatter. Infantino est né il y a 45 ans à Brigue-Glis, à une dizaine de kilomètres de Viège, le berceau de Sepp Blatter. Fils d’immigrés italiens, ce supporteur de l’Inter Milan est un juriste de formation. Il a débuté sa carrière au Centre international d’étude du sport (CIES), une organisation financée par la FIFA. Entré en 2000 au service juridique de l’UEFA, il en est devenu le secrétaire général neuf ans plus tard. Un poste depuis lequel il règne sur une administration de 400 personnes.
Comment a-t-il fait campagne ?
Son élection est la preuve qu’il faut savoir se lancer dans une campagne au moment opportun. En l’occurrence, c’est d’un champ de ruines qu’il s’est extrait de la mêlée. Sans la suspension de Michel Platini, Infantino ne se serait jamais présenté à la présidence de la FIFA. Il va récupérer en un tour de main le soutien de l’UEFA. Aussi bien politiquement que financièrement. Infantino a bénéficié d’un budget officiel de 500.000 euros. Une somme qui lui a notamment permis de visiter 70 pays en deux mois et demi de campagne. Il a profité des rendez-vous internationaux pour saluer un à un les votants. Son marathon électoral s’est poursuivi jusqu’à la veille des élections dans les hôtels de Zurich où les 209 votants étaient regroupés.
Quel est son programme ?
Gianni Infantino a fait un condensé de propositions déjà émises. Il a repris le souhait du comité des réformes de la FIFA de limiter le nombre de mandats du président de la FIFA (douze ans au maximum). Il a également validé l’idée de la création d’une nouvelle gouvernance. Infantino entend par ailleurs s’attaquer au chantier de la transparence financière. Celle des élus et des fonds utilisés. Il s’agit de mieux contrôler l’utilisation des subventions versées par la FIFA aux fédérations nationales dans le cadre des programmes de développement du football. Le changement le plus visible, et le plus électoraliste, sera le passage de la Coupe du monde de 32 à 40 pays qualifiés. Mais son principal défi sera de remettre la FIFA au centre du jeu et de rétablir sa crédibilité. Depuis un an, l’institution traverse une crise sans précédent. Le dossier de la Coupe du monde 2022 organisé au Qatar n’est pas encore purgé. Pendant sa courte campagne, Infantino a pris le soin de botter en touche sur le sujet. Dans les prochains mois, la justice américaine devrait lui rappeler combien ce dossier est explosif.