L’équipe de France est en finale de son Euro après sa victoire contre l’Allemagne (2-0) en demi-finale. Retour sur les temps forts de son parcours.
L’aventure des Bleus commence le 12 mai lorsque Didier Deschamps annonce la liste des vingt-trois joueurs sélectionnés ainsi que des huit réservistes. Une sélection privée de plusieurs cadres : Mamadou Sakho est suspendu jusqu’à la fin du mois de mai après avoir été contrôle positif à un test antidopage, Mathieu Valbuena et Karim Benzema sont toujours concernés par l’affaire de la sextape. Une liste qui ressemble fortement à celle de mars : Dimitri Payet et N’Golo Kanté font désormais partie intégrante du groupe France. L’accent est donc mis sur la continuité, aucun joueur surprise comme Pascal Chimbonda en 2006 n’est appelé.
Une cascade de forfaits
La préparation de l’Euro commence bien pour les Bleus avec un stage à Biarritz qui leur permet d’être au contact des supporters et de mesurer leur cote de popularité. Une ombre vient cependant ternir cette préparation : la blessure de Raphaël Varane à la cuisse gauche avec son club du Real Madrid. Son indisponibilité annoncée est de trois semaines, il raterait alors le match d’ouverture contre la Roumanie le 10 juin. Le forfait du défenseur est finalement annoncé le 24 mai par la Fédération française de football (FFF), le premier d’une série. Varane est remplacé dans les 23 par Adil Rami. Une grande surprise puisque le défenseur de Valence ne fait pas partie des réservistes. Après le forfait de Varane, un autre défenseur central doit renoncer à l’Euro. Il s’agit de Jérémy Mathieu qui souffre du mollet et le staff de l’équipe des France ne veut pas prendre de risque. Samuel Umtiti est appelé à la place du défenseur barcelonais. Enfin, c’est Lassana Diarra qui est déclaré forfait le 31 mai, à quelques heures de la communication de la liste des 23 à l’UEFA. Après Varane, Didier Deschamps perd de nouveau un titulaire. Le milieu marseillais souffre d’une inflammation au genou gauche et il est remplacé par le réserviste Morgan Schneiderlin.
Un début d’Euro poussif
L’équipe de France aborde le début de l’Euro avec une incertitude concernant la défense centrale. Koscielny et Rami n’ont joué que deux matchs ensemble, ceux de préparation contre le Cameroun et l’Ecosse. Le manque d’automatismes et de communication entre les deux joueurs se fait sentir lors de ces matchs. Au milieu de terrain, l’absence de Diarra est compensée par Kanté qui s’impose rapidement devant la défense. Les deux premiers matchs de l’Euro, contre la Roumanie et l’Albanie, sont compliqués pour les Bleus. Les deux victoires se dessinent dans les derniers instants des matchs mais la défense n’est pas rassurante. Pour le dernier match de poules, la France affronte la Suisse, un adversaire plus compliqué que les deux précédents. Un match terne sans grandes occasions, les deux équipes se contentant du nul pour assurer leur place en huitièmes de finale. En huitième, les Bleus affrontent l’Irlande, pour la revanche de 2009. Les Irlandais ouvrent le score après deux minutes de jeu sur penalty et la France n’arrive pas à trouver la solution.
Deschamps change de dispositif
A la mi-temps, Didier Deschamps opère un changement tactique, il quitte son 4-3-3 pour passer en 4-2-3-1 avec seulement Pogba et Matuidi devant la défense. Il remplace Kanté, suspendu pour le prochain match, et fait entrer Coman. L’évolution tactique est efficace : les Bleus produisent plus de jeu et se procurent de nombreuses occasions. Griezmann marque un doublé et la France l’emporte 2-1. Le système de jeu de la seconde période présente de nombreux avantages : les Bleus proposent plus de jeu par les couloirs, Griezmann occupe sa position préférentielle en tournant autour de Giroud qui sert de pivot et le duo Pogba – Matuidi permet de rassurer la défense. En quart de finale, la France affronte la surprise islandaise. Deschamps remet en place son 4-2-3-1 car Kanté est absent. Umtiti est titulaire aux côtés de Koscielny puisque Rami est lui-aussi suspendu et Sissoko intègre le 11 titulaire comme milieu droit pour donner de l’impact physique. La France s’impose assez facilement 5-2 en produisant du beau jeu et Umtiti réalise une bonne performance pour sa première sélection. En demi-finale, la France fait face au champion du monde allemand et plusieurs questions se posent : faut-il repasser en 4-3-3 avec Kanté devant la défense ou garder le 4-2-3-1 avec Sissoko ? Umtiti doit-il être de nouveau titulaire à la place de Rami ? Au finale, Deschamps reconduit la même équipe que contre l’Islande, avec Umtiti et Sissoko et les Bleus battent pour la première fois l’Allemagne en phase finale depuis 1958. Dernière étape pour Deschamps et son groupe, la finale contre le Portugal dimanche au stade de France pour remporter un troisième Euro.
Sébastien Crouzol