Lorik Cana (à droite sur la photo), capitaine de l’Albanie, raconte le calvaire vécu par ses coéquipiers et lui en Serbie, mardi. Il faut agir, réclame-t-il après les débordements ayant émaillé cette rencontre.
Ce match sentait la poudre. L’UEFA avait tenté de faire au mieux en interdisant aux supporters visiteurs de faire le déplacement. Peine perdue. Le match entre la Serbie et l’Albanie a dégénéré mardi. Tout est parti de l’intrusion d’un drone, avec un drapeau albanais, au-dessus de la pelouse. Les joueurs serbes ont récupéré le drapeau, provoquant un début d’échauffourée avec leurs adversaires, avant que les supporters locaux n’envahissent la pelouse et s’en prennent physiquement aux Albanais. Un calvaire raconté par Lorik Cana à RMC et l’Equipe.
Les gens nous ont attaqués, un gars est même venu avec une chaise et a frappé l’un de nos joueurs à la tête. Quand j’ai vu ça, j’ai dû le défendre, se justifie le capitaine albanais, que des photos montrent en train de frapper un supporter à terre. Ce qui était terrible, c’est que même les stewards se sont mis à nous taper ! J’ai reçu des coups des membres de la sécurité. On a pris la décision de rentrer le plus vite possible au vestiaire, mais il fallait atteindre le couloir et on a vu alors leurs supporters passer les contrôles de sécurité et se précipiter vers nous. On a reçu des pierres, des pierres… C’était vraiment dangereux et je m’occupais de récupérer tout le monde.
L’ancien milieu de terrain du PSG et de l’OM tient à préciser qu’il n’y a pas eu de coups échangés avec les joueurs serbes, mais déplore six ou sept blessés dans les rangs albanais. C’est déjà un miracle. Si vous voyiez les corps de certains… Ils ont vraiment morflé. Et si au lieu d’une chaise ça avait été un couteau ? demande-t-il, en appelant aux instances dirigeantes. Ce n’est pas la première fois que ça arrive là-bas. Je connais personnellement Michel Platini et je crois qu’il est très vigilant sur ce genre de choses. Il faut agir, lance Cana, qui ne sait pas si le match, arrêté à la 40e minute alors que le score était de 0 à 0, pourra être rejoué : La décision ne nous appartient pas. Sur les images et les vidéos, on voit bien que la situation était tout simplement hors de contrôle.