Auteur d’une prestation catastrophique face aux Pays-Bas (1-5), le portier espagnol Iker Casillas n’a été que l’ombre de lui-même. Fautif sur deux des cinq buts néerlandais et pas exempt de tout reproche sur les trois autres, San Iker a vécu un véritable cauchemar.
Plus qu’une déroute collective, la défaite de l’Espagne face aux Pays-Bas (1-5) vendredi soir a surtout été une véritable catastrophe personnelle pour Iker Casillas. Recordman du nombre de sélections sous le maillot de la Roja, pilier de son équipe depuis une décennie et grand artisan du triplé Euro-Mondial-Euro espagnol, San Iker est passé complètement à travers face à des Néerlandais pas mécontents de profiter de la fébrilité du portier du Real Madrid.
Tout avait pourtant bien commencé pour Casillas, vainqueur de son duel avec Weskey Sneijder peu avant l’ouverture du score espagnole. Mais le chemin de croix a véritablement commencé sur l’égalisation de Van Persie, où le gardien madrilène a hésité à sortir avant de se rétracter et d’assister, impuissant, au but du Mancunien (44e). Une action qui a dû trotter dans la tête de San Iker durant la pause puisque celui-ci, gêné par une charge de RVP, a complètement manqué sa sortie sur le troisième but batave (65e) avant de rater son contrôle et de laisser Robin van Persie filer une nouvelle fois au but (72e), comme un aveu d’échec devant la supériorité hollandaise. Une déroute qui s’est poursuivie jusque dans les derniers instants de la partie, où Arjen Robben a crucifié Sergio Ramos avant de mettre Casillas à terre et de se jouer du portier du Real, abattu (80e).
Symbole de la puissance espagnole depuis 2008, Iker Casillas est aujourd’hui à l’image de la descentes aux enfers de la Roja. Tel un baromètre, Casillas a prouvé à lui tout seul que l’Espagne n’allait pas bien et qu’il serait bien difficile de voir les troupes de Vicente Del Bosque sortir à nouveau vainqueur du tournoi brésilien. Car si Casillas et ses coéquipiers martèlent qu’ils ont encore soif de victoire, la déconcentration et la fébrilité affichées par le gardien espagnol face aux Pays-Bas montrent bien que la motivation n’est plus au rendez-vous. Mais bien plus que la perte d’ambition de la Roja, c’est le niveau intrinsèque de l’Espagne et de son légendaire gardien qui a inquiété vendredi soir. Déjà moins souverain en club, où son statut de titulaire a été mis à mal par José Mourinho, Casillas n’est plus le patron imperturbable d’une Espagne jadis invincible. San Iker a longtemps mérité son surnom, mais il est peut-être désormais temps de passer la main.