La Fédération internationale de football (FIFA) pouvait difficilement choisir meilleure date pour lancer une réforme aussi sensible. Depuis le mercredi 1er avril, une nouvelle réglementation plus souple sur les agents est entrée en vigueur.
Que s’est-il passé mercredi 1er avril ? C’est le jour retenu par la FIFA pour l’entrée en vigueur de son nouveau règlement qui marque l’abandon de la licence d’agent au profit d’un simple système d’enregistrement d’intermédiaires et laisse le soin à chaque fédération nationale de réglementer à partir d’un cadre minimal. Déjà peu contraignant dans son ancienne version, le nouveau règlement permet à tout un chacun de conclure un transfert. Dépassée par les dérives, la FIFA a choisi de se désengager pour plus de simplicité et de transparence.
En France, où la profession reste encadrée, cette réforme ne convainc personne. Les plus pessimistes prévoient le chaos avec une multiplication d’intermédiaires. Toutefois, rien ne change dans notre réglementation nationale. Pour exercer, il faudra toujours une licence, obtenue via un examen organisé par la Fédération française de football qui répertorie 350 agents sportifs, même si à peine un tiers travaille. Un chiffre qui ne donne pas la taille réelle des personnes impliquées puisque les avocats et les familles des joueurs ne sont pas pris en compte. Pas plus que les divers collaborateurs ou faux agents. Même pour les personnes impliquées, il est déjà difficile de s’y retrouver dans le système actuel. Jean-Pierre Louvel, président de l’Union des clubs professionnels français (UCPF) prévient : c’était déjà compliqué de savoir qui est l’agent d’un joueur, ce sera pire. Récemment, Vincent Labrune, président de l’ Olympique de Marseille, avouait son ignorance en la matière. Il y a des agents proches de moi, qui parlent avec moi, ils n’ont pas de licence et je ne le sais même pas. (…) C’est un truc de fou, avait-il confié cet hiver à L’Équipe. La plupart des mecs qui ont des licences sont des couvertures pour d’autres, c’est une grande forme d’hypocrisie, expliquait également Labrune. Tu peux discuter avec des mecs en costard-cravate, qui sont nickels, il n’y a pas de problème, et tu te rends compte six mois après qu’ils ont reversé de l’argent à Pierre, Paul, Jacques ou ne sais pas qui…
Jusqu’ici les agents européens, qui souhaitaient travailler en France devaient s’associer à un agent français ou demander une équivalence auprès de la FFF en fournissant la copie de leur licence. Or, celle-ci n’existera plus. Les anciens devront démontrer qu’ils ont eu une licence. Pour les nouveaux, la commission fédérale appréciera en fonction de l’expérience. C’est sûr, il faudra un ou deux ans d’activité pour y prétendre, indique Jean Lapeyre, le responsable juridique de la FFF, dans le Journal du Dimanche. La FFF devra également assumer le risque de voir certains intermédiaires étrangers contester devant les tribunaux s’il le faut le fait que la France les empêche de travailler. A suivre…