Sepp Blatter chercherait-il à reporter l’attention sur une autre personne que lui ? Le toujours président de la Fédération internationale de football (FIFA) assure que Nicolas Sarkozy a tenté d’influencer les représentants français pour le vote des Coupes du monde de 2018 et 2022. Une façon habile d’essayer de diriger le tir vers un certain Michel Platini…
Dans un entretien accordé à Die Welt, Sepp Blatter parle de Nicolas Sarkozy et de son rôle supposé dans l’élection de la Russie et du Qatar pour l’organisation respective des Coupes du monde 2018 et 2022. Blatter fait référence à certaines pressions qu’auraient exercé des dirigeants européens afin de pousser leurs représentants à la FIFA à opter pour un vote plutôt qu’un autre. Parmi eux, se retrouve donc cité Nicolas Sarkozy. Il y a eu deux interventions d’ordre politique avant que la décision ne soit prise en faveur de la Russie et du Qatar. Celle de Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la France, et celle de Christian Wulff, l’ex-président fédéral allemand. Ils ont chacun essayé d’influencer leurs représentants à la FIFA. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous allons avoir une Coupe du monde au Qatar. Ils ont œuvré pour que cela se fasse et ils doivent en endosser la responsabilité, affirme Sepp Blatter.
Nicolas Sarkozy étant un proche de la famille royale du Qatar et Michel Platini ayant déjà évoqué un déjeuné à l’Elysée, à l’invitation du président de la République d’alors, en présence de l’émir du Qatar, Blatter ne dévoile rien. Mais il tente encore une fois de diriger le tir vers le président de l’UEFA qui avait appelé à sa démission lors du houleux Congrès de la FIFA de mai dernier.
J’ai reçu un coup de téléphone du président de la République française, qui est mon pays comme tout le monde le sait. En arrivant [à l’Elysée], j’ai rencontré l’émir du Qatar et le premier ministre de l’émirat. Personne ne m’avait informé de leur présence. Nous avons tous dîné ensemble, mais je le répète, tout comme personne ne m’avait dit qu’ils seraient là, jamais le président Sarkozy ne m’a demandé que le Qatar soit le pays hôte du Mondial 2022., a souligné à maintes reprises Michel Platini. Toutefois, la ficelle était suffisamment grosse pour comprendre le message…
Comme celle utilisée par Sepp Blatter, qui limite ses déplacements tant que tout n’est pas clarifié, pour tenter d’allumer un contre-feu tandis que l’instance internationale est dans la tourmente depuis plusieurs semaines avec l’arrestation de sept dirigeants anciens et actuels pour corruption, escroquerie et blanchiment d’argent à la demande de la justice américaine. Blatter, lui-même très contesté, a annoncé début juin, juste après sa réélection, qu’il allait remettre son mandat en jeu.