On prend les mêmes ou presque. Le Tour d’Espagne, qui s’élance samedi de Puerto Banus, en Andalousie, remet aux prises le vainqueur du Tour de France Chris Froome, en quête d’un doublé, et le trio Quintana-Valverde-Nibali, ses dauphins de juillet.
Chris Froome s’attaque à un immense défi. Seuls Jacques Anquetil en 1963 et Bernard Hinault en 1978 ont réussi la même année le doublé Tour-Vuelta ! Dans une configuration différente à celle d’aujourd’hui. Avant 1995, la Vuelta se courait au printemps, entre avril et mai.D epuis l’entrée en vigueur du calendrier actuel, seul l’Espagnol Carlos Sastre, vainqueur du Tour 2008, est parvenu à monter dans la foulée sur le podium espagnol (3e). Un tel exploit donnerait une toute autre allure au palmarès de Froome, déjà double vainqueur de la Grande Boucle, transformant une saison réussie en année inoubliable.
Gagner deux épreuves de trois semaines d’affilée reste réalisable dans le calendrier actuel, selon Bernard Hinault. C’est très compliqué mais en théorie, c’est possible, estimait l’ancien champion français en mai dernier. Il y a environ quatre semaines de marge entre chaque Grand Tour. C’est un temps suffisant pour récupérer.
La Vuelta est une course chère au coeur du Britannique, qui s’y est révélé en 2011 (2e) et y a souvent brillé (4e en 2012, 2e en 2014). Le parcours est à la mesure du champion britannique, avec huit arrivées au sommet, toutes inédites, et deux contre-la-montre qui l’avantagent, même si le premier par équipes (1re étape, 7,4 km) ne comptera pas pour le classement individuel pour tenir compte du scepticisme des coureurs sur le parcours.
Mais pour succéder au tenant du titre Alberto Contador, absent, Froome devra avoir digéré ses efforts de juillet. J’ai bien récupéré après le Tour et je suis prêt pour mon nouveau défi, a assuré le leader de l’équipe Sky.
Habituel lot de consolation des déçus du Tour, la Vuelta accueille cette année les quatre premiers du dernier Tour de France avec Nairo Quintana (2e), Alejandro Valverde (3e) et Vincenzo Nibali (4e). Pour le Colombien (Movistar), cette épreuve n’était pas au programme. Mais après son excellent Tour, où le vainqueur du Giro 2014 a fait trembler Froome, il peut viser haut à Madrid avec son équipier Valverde. Ce dernier réussit une saison pleine à 35 ans. Et outre sa victoire finale lors de la Vuelta 2009, le champion d’Espagne a fini cinq autres fois sur le podium de l’épreuve. Enfin, Nibali (Astana) s’avance revanchard : le vainqueur du Tour 2014, du Giro 2013 et de la Vuelta 2010 doit faire oublier sa performance mitigée dans la Grande Boucle.
Contador le dernier…
Alberto Contador, tenant du titre mais absent de cette 70e édition de la Vuelta, a échoué cette saison dans sa quête d’un doublé similaire : Tour d’Italie et Tour de France. Vainqueur du Giro en mai, l’Espagnol avait fait la moitié du chemin. Mais il y a laissé des plumes pour la Grande Boucle, achevée à la cinquième place. Ce n’est pas impossible de faire le Giro et le Tour mais c’est compliqué, a dû constater Contador. Nous manquons d’expérience dans ce genre de situation. Mais je voulais tenter, je ne voulais pas avoir de regret. Malgré ce demi-échec, Contador reste le dernier coureur à avoir remporté deux Grands Tours la même saison: le Giro et la Vuelta en 2008. Mais c’était à trois mois d’intervalle…