Michael Rogers a remporté la 11e étape du Tour d’Italie. L’Australien, triple champion du monde du contre-la-montre, s’impose en solitaire à Savone. L’Allemand Simon Geschke (Giant-Shimano) est arrivé 10 secondes plus tard en réglant le sprint du peloton dans lequel se trouvait Cadel Evans, qui conserve son maillot rose.
L’Australien de Tinkoff enlève son 1er succès d’étape dans un grand tour. Rogers s’est dégagé dans la descente du dernier col, à 20 km de l’arrivée, pour précéder finalement le premier peloton de 10 secondes à Savone. L’Allemand Simon Geschke a pris la 2e place devant l’Italien Enrico Battaglin et le Néerlandais Wilco Kelderman.
A 34 ans et pour sa troisième participation au Giro, Michael Rogers, lieutenant depuis l’an passé de l’Espagnol Alberto Contador, a d’autant plus apprécié sa victoire qu’il n’a renoué avec la compétition que fin avril, dans Liège-Bastogne-Liège. En raison d’un contrôle antidopage positif en octobre dernier lors de la Japan Cup. Rogers a fini par être blanchi par l’Union cycliste internationale (UCI) qui a jugé recevable l’explication avancée, une consommation de viande contaminée (en Chine) avant son déplacement au Japon. Cela fait partie des moments difficiles de la vie, a reconnu le vainqueur du jour, marié à une Italienne et venu sur le Tour d’Italie avant tout pour retrouver la condition.
Le Giro a des airs de championnat d’Australie cette année avec trois victoires d’étape (Orica, Matthews et Rogers) et une quasi main-mise sur le maillot rose (6 jours pour Matthews, série en cours pour Cadel Evans). Le leader du Tour d’Italie, au lendemain de la perte d’un coéquipier (Eijssen), s’est inquiété de la chute du précieux Steve Morabito, son premier lieutenant en montagne. Evans a demandé à l’équipe Androni, en chasse derrière l’échappée du jour, de se relever pour permettre à Morabito de rentrer. En vain. On n’est le vassal de personne, pas même de Cadel Evans, a répondu le directeur sportif de la modeste formation italienne, Gianni Savio, qui a enfoncé le clou: On s’est montré fair-play, on a ralenti l’allure le temps de savoir qu’il n’y avait pas de blessés graves. L’inverse du comportement controversé d’Evans qui avait fait rouler son équipe à fond après la chute massive de Cassino (6e étape). Le choix tactique d’Androni a provoqué l’échec d’une échappée d’envergure (14 coureurs) dans cette longue étape ensoleillée de 249 kilomètres bouclée à près de 43 km/h de moyenne. Mais les hommes du classement général se sont observés à la veille du premier grand contre-la-montre individuel, jeudi, sur 41,9 kilomètres. De Barbaresco à Barolo, le parcours propose deux montées, la première étant classée en 4e catégorie (3,1 km à 5 %).