L’équipe de France s’apprête à disputer la Coupe du monde de basket en Espagne sans son leader, Tony Parker. Un scénario qu’elle a déjà connu en 2006 et 2010. Affaiblie par l’absence de son meneur de jeu et par des forfaits en pagaille, elle devra compenser par ses vertus collectives pour tenir son rang de championne d’Europe en titre.
Entre Tony Parler et la Coupe du monde de basket (ex-Championnat du monde), c’est une succession de rendez-vous manqués. Fidèle du maillot tricolore, Tony Parker, 32 ans, n’a manqué que deux grandes compétitions pour lesquelles la France était qualifiée, à chaque fois un Mondial. En 2006, il avait dû déclarer forfait à la veille du tournoi à cause d’une fracture à un doigt. En 2010, son club lui avait demandé de renoncer après une saison au cours de laquelle il avait connu plusieurs blessures. Pour cette année, le quadruple champion NBA avait prévenu depuis longtemps qu’il préférait s’abstenir pour privilégier une période de repos avant de revenir lors du prochain Euro, qualificatif pour les Jeux Olympique de 2016. TP aura alors 36 ans. Il bouclera sa carrière internationale sans jamais avoir disputé de Coupe du monde.
Bien qu’anticiper depuis longtemps, ce forfait de Parker continue de poser des problèmes au sélectionneur Vincent Collet à la recherche de la meilleure solution pour compenser cette absence. Nicolas Batum et Boris Diaw sont appelés à prendre encore plus d’importance que par le passé, sans pouvoir le remplacer totalement. On ne remplace pas un joueur qui marque 35 points par match et pèse autant sur le jeu par un autre comme ça, d’un claquement de doigt. C’est tout le collectif qui doit palier son absence, souligne Batum. Les deux stars NBA ont porté sur leurs épaules les Bleus en préparation et seront leurs principales options offensives en Espagne. On ne peut pas espérer faire une bonne Coupe du monde si eux deux ne tirent pas l’équipe derrière eux, admet Vincent Collet. Diaw a pesé de tout son poids lors des deux derniers matches amicaux avec 11 passes décisives contre la Finlande (74-69) et 17 points contre l’Australie (73-50). Deuxième option offensive des Bleus depuis ses débuts internationaux en 2009, Batum a l’opportunité de prouver qu’il a la carrure pour devenir le leader de l’équipe quand Parker et Diaw tireront leur révérence. Il sort de sa meilleure saison NBA.
Thomas Heurtel, qui a débuté la plupart des matches de préparation au poste de meneur, est aussi capable de marquer. Mais son jeu diffère de celui de Parker et il offre moins de garanties défensives. L’autre meneur, Antoine Diot, présente un profil plus gestionnaire agrémenté d’une vraie menace à trois points. En préparation, l’attaque s’est grippée par instants, surtout lors des fins de match crispantes. Le moment où Parker excelle. Tony Parker, c’est le meilleur joueur de l’histoire du basket français. Donc ça va être une absence qui est non négligeable, mais ce n’est pas une fatalité non plus, estime Diot. Tony nous débloquait des situations difficiles, là il faudra trouver des réponses collectives, ajoute le Strasbourgeois.