Ce n’est pas cette année encore que Toyota s’imposera lors des 24 Heures du Mans. La Porsche N.2 de Romain Dumas, l’Allemand Marc Lieb et le Suisse Neel Jani a soufflé la victoire au constructeur japonais qui a calé sous la passerelle d’arrivée, à un tour du drapeau à damier. Un scénario incroyable.
Ce n’est pas possible, a répété plusieurs fois le speaker officiel des 24 Heures, devant un public abasourdi, tétanisé par un tel dénouement cauchemardesque, au terme d’une course fantastique dont le départ avait été donné samedi par l’acteur américain Brad Pitt. La Toyota N.5, que le Japonais Kazuki Nakajima partageait avec le Suisse Sébastien Buemi et le Britannique Anthony Davidson, s’est arrêtée au 383e tour, quelques minutes avant 15h00, en raison d’une panne mécanique alors qu’elle avait réalisé une course parfaite. Un tour de moins après 24 heures que la Porsche N.2, partie en pole position, qui permet à la marque allemande de s’imposer une 18e fois dans la Sarthe, record absolu.
Toyota court ainsi toujours après sa première victoire dans la Sarthe, depuis ses débuts en 1986. Quand le drapeau à damier s’est abaissé sur la Porsche, les dirigeants de la marque japonaise sont restés stoïques, figés comme des statues de marbre devant les écrans de contrôle de leur stand. La deuxième place de l’autre Toyota TS050 Hybrid, la N.6 du trio Sarrazin-Conway-Kobayashi passerait presque pour inaperçue.
La tristesse de l’équipe japonaise était partagée par le public du Mans. Les spectateurs n’ont pas applaudi la cérémonie du podium, ou très peu, comme si cette 84e édition avait été endeuillée. Le coeur n’y était pas après la superbe course de Toyota, et les fans d’endurance préfèrent de loin quand une forme de justice sportive triomphe à la fin.