Il y a quelques semaines, à l’occasion du salon de l’auto de Francfort, Mercedez Benz nous a proposés d’essayer sur les routes allemandes un Grand Classique de la marque : la nouvelle Classe G. C’est donc avec une certaine excitation que nous avons accepté cette proposition alléchante… D’autant plus alléchante que le modèle mis à notre disposition était le V8 63 AMG. Un monstre délivrant 571 ch.
Connue pour ses talents de franchissement, sa conception 4×4/motorisation et sa technologie embarquée, la Mercedes Benz Classe G figure parmi les 4×4 les plus emblématiques de ces 30 dernières années.
Apparue sur le marché en 1979, et développée à l’époque pour des applications essentiellement militaires, la Classe G a évolué au fil des années du statut d’utilitaire vers celui de 4×4 de luxe. Pour ceux qui se souviennent des premiers intérieurs, la rusticité était de mise. Aujourd’hui, c’est le confort des limousines de la firme à l’étoile qui inspire l’habitacle de ce mythique franchisseur.
Côté design, l’animal a traversé les décennies en conservant « un certain classicisme »
Impossible de présenter la Classe G sans évoquer sa silhouette rectiligne et épurée, ses angles, ses arêtes. Son caractère indéniablement atypique demeure pratiquement inchangé depuis des décennies et se fonde sur sa robustesse et ses excellentes aptitudes tout-terrain. Pare-brise totalement vertical, larges surfaces planes, grandes vitres arrière et bas de caisse/ligne de ceinture/ligne de toit s’inscrivant dans un tracé parallèle, roue de secours placée à l’extérieur au niveau du hayon et imposants habillages de passage de roue caractérisent la Classe G.
En 35 ans, la Classe G n’a subi que 3 restylages « légers »
Un premier restylage fut introduit en 1990. A cette occasion, la calandre noire disparut pour laisser place à une calandre résolument plus moderne, avec des phares insérés dans un carré et une grille d’aération rectangulaire. Un second restylage intervint en 2012 sur la face avant qui gagna une barre de leds sous les phares. La version 55 AMG sera par ailleurs remplacée par deux nouvelles versions plus puissantes, à savoir le V8 63 AMG et le V12 65 AMG.
Nous étions loin d’imaginer que les designers allemands oseraient s’attaquer à nouveau à ce monstre de tradition et imposer un troisième remodelage… Et pourtant, c’est bel et bien une Classe G reliftée que nous découvrons à Francfort. Que les puristes se rassurent, le 4×4 ne change que très peu extérieurement. Il gagne de nouveaux boucliers, de nouvelles jantes de 18 pouces à cinq rayons et une nouvelle palette de couleurs… totalement inespérée et surprenante pour ce vieux baroudeur.
Mais c’est surtout sous le capot que l’on trouve les plus importants changements. Ainsi, la version G500 reçoit désormais le nouveau moteur V8 biturbo de 4,0 litres de la marque, qui alimente notamment le concept 4×4² G500 et produit 422 ch pour 610 Nm de couple, entre 2.250 et 4.750 tours par minute. Cela permet au G500 d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,9 secondes.
Les différentes variantes du G350d bénéficieront quant à elles de 211 ch à 245 ch, pour un couple compris entre 540 et 600 Nm, ce qui permet dorénavant d’atteindre le 0 à 100 km/h en 8,9 secondes.
Les versions AMG gagnent également en puissance grâce au bloc V12 de 6,0 litres. Le G 63 AMG délivre à présent 571 ch, soit 27 ch de plus qu’auparavant, pour un couple de 760 Nm. De son côté, le G 65 AMG bénéficie de 630 ch, au lieu de 612 ch sur l’ancienne version, et produit un couple maximal de 1.000 Nm.
Place à l’expérience de conduite
La sonorité rauque du Classe G 63 AMG ne laisse personne indifférent. Le 4×4 est puissant et le fait savoir dès le démarrage en lâchant un râle bestial à l’accélération. Malgré ses 2 tonnes et demi, la Classe G avale le bitume avec une relative aisance et dans un concert de vocalises explosives. « Relative », car si vous n’avez jamais conduit de Classe G (« G » pour « Geländewagen », « tout-terrain » en allemand), sachez que l’animal ne se conduit pas mais se barre, au sens nautique du terme. Lors des premiers kilomètres, la direction floue surprend. Vous donnez un cap au mastodonte et vous attendez que le mouvement soit transmis au train avant via les méandres du pont rigide. Une expérience sur l’asphalte, totalement récréative nous en conviendrons. Mercedes Benz annonce une vitesse de pointe de 210 km/h… Nous les croyons sur parole au regard des envolées réalisées sur les routes allemandes en effleurant à peine la pédale d’accélération. Niveau consommation, la formidable mécanique s’avère gourmande : comptez un bon 25/28 l au 100km quand vous chatouillez l’animal. Mais est-ce vraiment important sur ce genre de véhicule ?
C’est en off-road que la Classe G délivre réellement tout son talent et impressionne le plus. Sur terrain escarpé, le 4×4 se manie avec une étonnante facilité : la position de conduite haute permettant de mesurer aisément le gabarit de l’engin lors des franchissements, la démultiplication tout-terrain de la boîte de transfert et les trois systèmes de différentiel à 100% permettant d’adapter idéalement les qualités du véhicule à votre environnement. Le monstre passe partout et s’amuse en toutes circonstances : pentes à 100%, inclinaisons de 54%, gués de 60 cm. Pour un peu, ce 4×4 pourrait grimper aux arbres.