Cinq médailles, dont trois en or (avec Pierre-Ambroise Bosse, Kevin Mayer, Yohann Diniz). L’athlétisme français repart des Championnats du monde de Londres sur un excellent bilan. C’est même son meilleur bilan depuis les Championnats du monde 2003 organisés à domicile. Retour sur les performances françaises.
Un après les six médailles ramenées des Jeux olympiques de Rio, une première depuis les Jeux de Londres en 1948, les Bleus sont restés sur la même dynamique. Ils ont même fait mieux en s’offrant trois titres à Londres contre 0 au Brésil. Un résultat historique puisque la délégation française égale sa moisson historique des Championnats du monde organisés au Stade de France il y a 14 ans.
Prudente, la Fédération française d’athlétisme (FFA) n’avait pas osé formuler un objectif chiffré, expliquant cette précaution par la mise en route d’un nouveau cycle en vue des JO 2020 de Tokyo. Il faut dire la saison avait été très délicate pour de nombreux cadres, entre forfaits (Dimitri Bascou, Pascal Martinot-Lagarde, Floria Gueï), blessures malvenues (Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre) et résultats en dents de scie (Renaud Lavillenie), voire en berne (Pierre-Ambroise Bosse, Melina Robert-Michon). C’est un excellent bilan qui peut étonner beaucoup de personnes, s’est félicité Patrice Gergès, le nouveau DTN de l’athlétisme français. Les athlètes français ont tous été jusqu’au bout et ont cru en eux et on a des jeunes en demi-finales, donc ce sont d’excellents Mondiaux. Cela fait partie des 3 meilleurs résultats de l’athlétisme français.
Le bilan bleu est ré-haussé si on additionne aux cinq médailles les quatre 4e places décrochées par Garfield Darien (110 m haies), Mahiedine Mekhissi (3000 m steeple), Quentin Bigot (marteau) et le relais 4×400 dames. Au total, les Bleus reviennent des Mondiaux avec 14 finales. Ce sont surtout les trois médailles d’or qui marquent les esprits. La victoire de Kevin Mayer était la plus attendue. Le Français, vice-champion olympique, étant déjà le N.1 mondial virtuel du décathlon depuis la retraite du double champion olympique et recordman du monde Ashton Eaton. Mais, avec Pierre-Antoine Bosse, 4e sur 800 m aux JO 2016, la France s’est découvert un personnage haut en couleurs. Son accélération dans les 200 derniers mètres restera dans les annales, tout comme la démonstration de Yohann Diniz sur le 50 km marche, qui offre enfin, à 39 ans, une consécration mondiale au détenteur de la meilleure performance de tous les temps sur la distance.
Le seul bémol venant du sprint, avec toutefois des circonstances atténuantes pour Christophe Lemaitre et Jimmy Vicaut, arrivés à Londres après une préparation tronquée. Et ils n’ont pas à rougir de leurs prestations vu leurs moyens du moment, Vicaut, sans course depuis le 15 juin (blessure aux ischio-jambiers), ayant fini 6e du 100 m alors que Lemaitre, touché à la cuisse et au mollet en 2017, n’a manqué la finale du 200 m que pour deux centièmes.