Médaillée de bronze aux Championnats du monde au lancer du marteau avec un premier essai à 74,02 m, Alexandra Tavernier, était super contente mais aussi un peu déçue d’avoir raté le record de France (74,66 m).
Vous êtes médaillée de bronze et pourtant pas totalement satisfaite. Pourquoi ?
Je suis super contente de mon premier jet. J’aime faire des gros coups dans les premiers lancers. Mais ça m’a coûté beaucoup physiquement. Je pensais battre le record de France, mais il me manquait énormément de jus. Je ne crache pas sur la médaille. Je fais 74 m, c’est ma troisième performance. Et je suis contente surtout de l’avoir fait aux Mondiaux deux fois, dont une en finale. Et 76 m (la Chinoise Zhang Wenxiu, deuxième avec 76,33 m), ce n’est pas encore à ma portée.
Comment vous sentez-vous après cette médaille ?
Je ne réalise pas. Tout s’enchaîne, je n’ai même pas eu le temps de profiter. Je me suis presque fait agresser pour monter sur le podium, alors que ça devrait être un moment de plaisir. Je vais digérer ça avec mes parents, en petit comité, avec Gilles (Dupray, le responsable des lancers, détenteur du record de France, ndlr), Walter (Ciofani, son entraîneur resté en France, ndlr).
Cette médaille, vous y croyiez ?
Avec Walter, ça faisait bien longtemps qu’on y pensait. Je me place parmi les leaders pour arriver à Rio, à seulement 21 ans, ce qui n’est pas anodin. J’espère que ça donner des idées aux petites jeunes qui arrivent derrière moi. Je veux que le marteau français évolue, qu’il soit mis plus en avant.
Manuela Montebrun, qui reste la recordwoman nationale, vous a-t-elle inspirée ?
J’avais un poster d’elle derrière ma porte. C’était, je crois, une photo de Paris 2003 (médaille de bronze mondiale pour la Lavalloise, ndlr). J’espère en être digne, car c’est quand même une institution. C’est la première lanceuse de marteau française qui a fait une médaille en grand championnat. J’espère que j’aurai quelques médailles. J’avais dit que je n’attendrais pas dix ans.
Le marteau est-il le parent pauvre de l’athlétisme ?
C’est quand même une discipline belle à voir, ça fait des ressentis, des frissons. Je suis aidée un peu par la +Fédé+. Mais les lancers ce n’est pas quelque chose qui est mis en avant par la +Fédé+. J’espère que cette médaille va me permettre au moins de retomber sur mes pieds en fin de mois.
Comment êtes-vous tombée marteau de la discipline ?
Le déclic ? J’ai remplacé quelqu’un aux interclubs à 15 ans. Je faisais du 50 m haie. Mon père a fait du poids toute sa vie, ma mère pareil. Ils ont voulu me faire faire de la gym, de la la danse. Ca a duré 15 jours. Mon frère cadet Hugo (15 ans) lance aussi le marteau, il est 6e des France de sa catégorie de jeunes mais sans record de France.
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