L’étalage de sa puissance financière déplaît aux concurrents du Paris Saint-Germain. Critiqué par le Bayern Munich, le FC Barcelone ou le Real Madrid, le club parisien doit se défendre auprès de l’UEFA dans le cadre du fair-play financier. Le club se dit « surpris » mais « très confiant ».
Tout serait affaire d’interprétation. Le PSG a-t-il dépassé les limites comme le pensent ses adversaires européens ? Le marché des transferts à peine refermé, l’UEFA lance une enquête sur l’état des finances du club parisien. Que les supporters du PSG se rassurent. Les échanges vont durer plusieurs mois avant la prise d’une décision. L’instance européenne souhaite vérifier si les investissements du PSG cet été sur le marché des transferts avec les arrivées simultanées de Neymar (220 millions d’euros), Kevin Mbappé (180 millions d’euros avec bonus), Dani Alves et Berchiche est compatible avec les règles du fair-play financier. Plusieurs formations européennes pensent que non et dénoncent l’intervention de l’Etat du Qatar. Comme si l’émirat propriétaire du PSG n’était jamais intervenu depuis 2011… Dans sa montée en puissance, le PSG a déjà été ralenti une fois. En 2014, il avait été sanctionné d’une amende (avec sursis pour une large partie), une limitation de son effectif pour disputer la Ligue des champions et mise sous sommeil de ses ambitions.
L’arrivée de Neymar, contre le paiement d’une clause libératoire de 222 millions d’euros au FC Barcelone, avait déjà braqué les projecteurs sur Paris. L’opération Mbappé (145 millions plus 35 millions de bonus environ) a déchaîné les plus modérés. « Il faut arrêter de prendre les gens et les fans pour des idiots, estime Max Eberl, le directeur sportif du club allemand de Mönchengladbach. Il est possible d’accuser au maximum un déficit de 30 millions. Mais dans le cas du PSG, c’est bien plus. L’UEFA doit sanctionner. Pas seulement avec une amende de 60 M€, mais avec un retrait de trois points au PSG dans la phase de groupes de Ligue des champions. » L’homme est visiblement bien renseigné sur l’état des finances du club parisien…
A court terme, le PSG ne risque rien
En réaction, le PSG s’est dit « surpris d’une telle démarche, alors qu’il a en permanence tenu informées les équipes du fair-play financier de l’UEFA de l’impact de l’intégralité des opérations joueurs réalisées cet été alors que rien ne l’y obligeait ». Andrea Traverso, le « Monsieur Fair-play financier », a ainsi été reçu au siège du PSG le 23 août par Jean-Claude Blanc. Le directeur général délégué lui a détaillé l’impact financier des arrivées de Neymar et celle, alors imminente, de Mbappé, prêté avec option d’achat (automatique ou presque). Pour rester dans les clous, le PSG estime avoir réalisé cet été un plan d’économies qu’il chiffre à 104 millions d’euros au travers de ventes (Blaise Matuidi, Serge Aurier) et de prêts de joueurs (Guedes). Ce ne serait pas assez. L’UEFA attendrait une vente de joueur majeur (par exemple Angel Di Maria). Ce qui n’a pas été possible cet été pour l’exercice 2017-2018, mais qui reste envisageable l’hiver prochain lorsque les clubs chinois vont refaire parler d’eux… Avec les investissements réalisés, et notamment l’impact de Neymar à l’international, le PSG table sur une augmentation de ses revenus de 20 à 40 % !
A court terme, le risque d’une sanction contre le PSG est faible. Mais la saison prochaine ? L’UEFA doit endosser un costume d’équilibriste. Pour être crédible, l’instance européenne pourrait être tenter de faire un exemple avec le PSG. Mais le recours à la «bombe atomique» d’une suspension des compétitions européennes serait contre-productif. L’UEFA mettrait de côté un club attractif pour ses compétitions et devrait expliquer aux diffuseurs français pourquoi ils doivent payer si chère la diffusion des rencontres de Ligue des champions sans le club phare de la Ligue 1…